FAQ

Impacts environnementaux de l’industrie textile, éco-conception, formation… Découvrez toutes les réponses à vos questions dans la FAQ de Paris Good Fashion !


1. En quoi la mode a-t-elle une responsabilité dans le réchauffement climatique ?
2. Qu’attendent les citoyens des entreprises de mode ?
3. Quelles solutions les entreprises peuvent-elles adopter ?
4. Quels sont les principaux critères d’éco-conception ?
5. Quels sont les principaux éco-labels ?
6. Quelles sont les principales matières premières du textile ?
7. Quel est l’impact de la production de fibres ?
8. Comment former les équipes de vente en magasin au développement durable ?
9. Comment intégrer les bonnes pratiques dans la conception d’un défilé ? ou d’un événement ?
10. Comment intégrer les bonnes pratiques dans la production d’images ?

En quoi la mode a-t-elle une responsabilité dans le réchauffement climatique ?

• Selon le rapport publié en décembre 2020 par l’association Climate Chance, qui fait date de par l’ampleur de sa bibliographie, le secteur de la mode émettrait 2,1 milliards de tonnes de gaz à effet, soit 4 % des émissions mondiales.
 
• Il serait par ailleurs responsable de la pollution de 25 % des eaux mondiales.

• 500 000 tonnes de microplastique sont rejetées chaque année dans l’océan. Si la mode n’est pas le seul secteur à en générer, elle y participe pour une large part.

• 87 % des matériaux utilisés dans la fabrication des vêtements finissent à la poubelle.

• Pour produire les vêtements, il faut de la matière première, du transport, de l’énergie pour transformer. Depuis les années 50 avec l’émergence des matières synthétiques et plus encore avec le développement de la fast fashion et du Made in Asie et autres pays à très bas prix, l’impact de la mode dans ces trois domaines a bondi.

• D’après Climate Chance, avec 84,5 milliards de mètres cubes d’eau par an, le coton capterait 93 % de l’eau utilisée par l’industrie textile.

• Si le coton ne totalise que 2,4 % des terres agricoles mondiales, il concentre 22,5 % des insecticides répandus sur la planète. Sa culture intensive (cf. Mer d’Aral) participe à l’appauvrissement et à la désertification des sols.

Qu’attendent les citoyens des entreprises de mode ?

Pour répondre à cette question, nous avons lancé avecMake.org et une coalition d’acteurs*, une vaste consultation citoyenne. Celle-ci s’est clôturée le 25 octobre 2020. Si la participation a été plus forte chez les femmes (79 %) et les moins de 35 ans (39 %) ; elle s’est répartie équitablement dans les territoires.

En huit semaines, elle a enregistré plus de 107 000 participants, dépassant largement l’objectif initial que nous nous étions fixés de 100 000 participantes. Elle a recueilli plus de 3000 propositions et près d’un demi-million de votes. 

Cette très forte participation et l’absence de condamnations à l’emporte-pièces, d’insultes ou attaques ad hominem (moins de 2 %) reflète l’importance du sujet pour le grand public.

Les propositions attestent de la part des participantes d’une réelle demande d’agir et du désir de solutions concrètes pour accompagner les acteurs de la mode durable. 

Les verbes qui ont été les plus usités sont par ordre décroissant « Favoriser & développer 45 %, limiter, réduire, arrêter 14 %, sensibiliser, communiquer 6 %, obliger, imposer 3 %, interdire et sanctionner 3 %, subventionner et taxer 2 %. »

Parmi les acteurs qui sont aux yeux des participantes les plus en mesure d’agir, les marques sont en première ligne (à hauteur de 14 %), suivis par les citoyennes (9 %), les magasins 6 % et les autres acteurs (6 %).

* Galeries Lafayette, Groupe Etam, Groupe Eram, Vestiaire Collective, Petit Bateau, WSN, PGF.

Quelles solutions les entreprises peuvent-elles adopter ?

Pour être à la hauteur des enjeux du développement durable, les acteurs de la mode doivent attaquer de front, tout en priorisant leurs actions :

• L’éco-conception
• Le choix des fournisseurs
• La transparence et la traçabilité
• Les circuits courts
• Le sourcing des matières premières naturelles
• La réduction des invendus
• La sobriété énergétique
• Le transport
• L’optimisation de la gestion des déchets
• L’information aux consommateurs avec l’affichage environnemental

Pour vous aider à avancer et prioriser, vous pouvez consulter l’auto-diagnostic en libre accès sur notre site et vous référer également à notre bibliothèque des études réalisées par les membres de Paris Good Fashion.

En résumé, les bonnes pratiques :

• Privilégier les circuits courts
• Augmenter l’utilisation de matières premières naturelles & bio
• Vérifier le sourcing des matières premières, et auditer les impacts
• Produire mieux pour produire juste (et ainsi éviter les invendus)
• Vérifier l’impact des étapes de transformation
• Penser durabilité/longévité du produit
• Audit des fournisseurs & conditions de travail
• Limiter et raisonner les transports

Quels sont les principaux critères d’éco-conception ?

L’écoconception est une approche préventive qui permet de réduire à la source les impacts environnementaux négatifs d’un produit et de son emballage sur l’ensemble des étapes de son cycle de vie. L’écoconception intervient en amont de la fabrication au moment du design du produit et se traduit par des choix opérationnels sur les caractéristiques du produit. L’écoconception est une approche multi-étapes (qui envisage le cycle de vie du produit dans son ensemble) et multicritères (qui adresse une large typologie d’impacts).

• Privilégier les circuits courts
• Augmenter l’utilisation de matières premières naturelles & bio
• Vérifier le sourcing des matières premières, et auditer les impacts
• Produire mieux pour produire juste (et ainsi éviter les invendus)
• Vérifier l’impact des étapes de transformation
• Penser durabilité/longévité du produit
• Audit des fournisseurs & conditions de travail
• Limiter et raisonner les transports

Quels sont les principaux éco-labels ?

L’ensemble des certifications sont détaillées et argumentées dans notre glossaire.

Quelles sont les principales matières premières du textile ?

Selon le dernier rapport publié par Textile Exchange en octobre 2022, l’industrie de la mode produit plus que jamais des matières premières. Après une légère baisse en 2020 en raison de la pandémie, l’analyse annuelle du marché a révélé que la production mondiale de fibres a atteint un niveau record de 113 millions de tonnes en 2021. Elle devrait continuer à augmenter pour atteindre 149 millions de tonnes en 2030. Retrouvez ici l’analyse en français du rapport, publiée par Business of Fashion.

Quel est l’impact de la production de fibres ?

La production de fibres est l’étape de production des vêtements qui produit le plus de gaz à effet de serre. Dans le cas des fibres naturelles, leur production nécessite des engrais et des pesticides. Elle consomme et pollue les ressources en eau, fragilise les sols et la biodiversité. La transformation du fil en tissu utilise de nombreux produits chimiques (graisse, cire, huile d’ensimage), puces (particules végétales sur la fibre de coton), encollage, etc… Chacun de ces produits a des impacts sur l’environnement.

Comment former les équipes de vente en magasin au développement durable ?

L’Alliance du Commerce a lancé en septembre 2022 une formation sur la mode responsable à destination des équipes de vente en magasin : « Le cycle de vie du textile : bien connaître pour bien conseiller ». Pour tout savoir, c’est ici.

Comment intégrer les bonnes pratiques dans la conception d’un défilé ? ou d’un événement ?

Voici les 24 usages de base pour organiser un événement responsable.

Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter notre guide des événements responsables que nous avons réalisé avec la Fédération de la Haute Couture et de la Mode et le Bureau Betak ainsi que le carnet d’adresses des lieux dans Paris pour connaître toutes leurs potentialités durables. Et de vous rapprocher de la FHCM qui a développé avec PwC un outil d’écoconception des événements (défilés, événements, show rooms…) pour ses membres afin de mesurer et diminuer leur impact environnemental et d’optimiser leur impact social.

Comment intégrer les bonnes pratiques dans la production d’images ?

A l’échelle d’une année on estime à minima qu’on réalise à Paris plus de 50 000 shootings. La mode est indissociable de l’image. Le sujet du développement durable n’était pas pris en compte jusque là dans la production des photographies, vidéos et autres screenshot. Or, la pollution induite est énorme. Comment faire ? On vous explique tout, par fiches métiers, dans ce guide.