Qui est SHEIN ?
SHEIN est un géant chinois de l’ultra fast fashion qui s’est rapidement imposé comme leader du marché de l’habillement à l’international. La marque, exclusivement présente sur internet, commence à implanter des boutiques éphémères notamment en France. Avec près de 8000 nouvelles références par jour, SHEIN tourne à plein régime au péril de nos écosystèmes et de notre santé.
Une croissance vorace et exponentielle, basée sur la collecte de données des utilisateur·ice·s
SHEIN repose sur un modèle économique flexible et guidé par la data : la marque collecte des données consommateur·ice·s en quantités massives qu’elle interprète agilement pour créer des collections ultra-rapides surfant sur des micro-tendances (liées par exemples aux fashion weeks ou aux séries). Tout est fabriqué en petites quantités pour créer du désir, à très bas coûts et renouvelables très rapidement. Ses algorithmes puissants analysent et anticipent les goûts et envies de ses cibles qui sont les adolescent·e·s et jeunes adultes, friand·e·s de nouvelles tendances.
Sur la période 2021/2022, la croissance de SHEIN était de 100%. Sa valorisation aurait atteint 100 milliards de dollars [1] (la marque ne partage pas ses chiffres, ce sont des estimations), bien que récemment réévaluée à la baisse dans un contexte global de baisse de valeurs du marché de la tech. Néanmoins, elle a déjà dépassé ses concurrents Zara, Gap, Walmart et H&M aux États-Unis en volume de produits et de chiffre d’affaires [2].
A la recherche d’investisseurs pour poursuivre sa croissance, SHEIN serait sur le point de réaliser une levée de fonds à hauteur de 2 milliards de dollars de financement privé [3].
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Des prix dérisoires, à l’image de l’éthique de production
Avec un panier moyen à 10€ et des vêtements vendus entre 2 et 15€ en majorité, SHEIN remporte un grand succès auprès de son audience qui est décuplée par ses campagnes de communication sur TikTok. Plateforme dont la marque se sert pour récolter toujours plus de données au cœur de sa cible. Aidé par les influenceur·euse·s, SHEIN comptabilise près de 50 milliards de vidéos/pub sur ce média. Les “SHEIN hauls” sont partout sur la toile et font exploser ses ventes. Ce concept consiste à déballer des dizaines de colis commandés sur le site, devant la caméra, en essayant les articles, décrivant le produit, donnant son avis… Le #sheinhaul comptabilise près de 3,7 milliards de vues.
Sur le site, l’application, les réseaux sociaux de la marque, le ciblage spécialisé et les promotions sont permanents, l’offre est cassée de 50% en moyenne. Pour les consommateur·ice·s à faible revenu, la proposition est irrésistible et le retour de l’utilisateur·ice sur la plateforme est inévitable. SHEIN concurrence ainsi très largement ses homologues de la fast fashion.
Les chaînes de valeurs sont opaques, il est très difficile d’obtenir des informations à leur sujet. Néanmoins, SHEIN a déjà fait l’objet de multiples scandales, tels que relatifs aux travail des populations Ouïghours, de mineurs ou d‘exploitation d’employé·e·s dans des conditions de travail déplorables pour un salaire de misère, plus de 12h par jour, avec un seul jour de congé par mois, sans contrat de travail, ni assurance [4]. SHEIN bafoue impunément les règles de l’Organisation Internationale du Travail et les Droits fondamentaux des Hommes
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En quoi SHEIN est-elle une menace ?
Une menace pour notre santé
Le pétrole a une place de choix parmi les matières premières de la marque, transformées à l’aide de produits chimiques considérés dangereux par l’Union Européenne qui n’est pas soumise aux mêmes réglementations que la Chine. Mais les contrôles échappent aux douanes. Ainsi, l’ONG Greenpeace a réalisé, à Hambourg en Allemagne, des tests par un laboratoire indépendant sur 47 produits commandés aléatoirement sur le site SHEIN. 15 % d’entre eux contenaient des produits chimiques dangereux qui enfreignent les limites réglementaires de l’UE (référentiel REACH), 10% dépassaient les limites de 100 % ou plus, 32 % à des taux très préoccupants. Les produits SHEIN contenant des produits chimiques dangereux inondent ainsi les marchés européens et enfreignent les réglementations qui ne sont pas appliquées par les autorités.
NB : Les mineur·e·s sont particulièrement concerné·e·s
Nous apportons ici un point de vigilance fondamental concernant la santé des plus jeunes, particulièrement exposés à la toxicité de ces produits : de façon directe lorsqu’iels les portent à même la peau, de façon indirecte lorsque les rejets industriels des usines SHEIN polluent les cours d’eau douce et les nappes phréatiques, l’air par largage massif de mono puis dioxyde de carbone, les océans par les microparticules de plastique.
Les conséquences du plastique sur la santé sont encore très largement sous-estimées, d’ores et déjà responsables d’une baisse de la fertilité et de perturbations endocriniennes, de maladies respiratoires, de processus cancérigènes. Les microparticules sont présentes dans nos poumons et les placentas des femmes enceintes. La charge plastique dégagée par les vêtements en fibres synthétiques (polyester, polyester-coton et acrylique) qui finit dans les eaux usées s’élève à plus de 700 000 microparticules, par machine individuelle par foyer [Marine Biology and Ecology Research Center (MBERC) en Angleterre].
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Une menace pour l’Environnement (dont nous sommes partie intégrante)
Les dommages de la fast fashion sur l’Environnement sont considérables, sur tout le cycle de vie du vêtement :
En bref, SHEIN c’est :
- Des matières premières quasi-exclusivement issues de la pétrochimie
- Une transformation toxique des textiles
- D’énormes quantités d’énergie requises pour la production des vêtements, dans un pays au mix énergétique reposant sur les ressources fossiles (la Chine)
- Des milliers d’envois dans le monde chaque jour
- Une pollution digitale à des fins marketing exclusives
- Des vêtements qui relarguent des particules de microplastiques dans les océans
- Des vêtements jetables
- Une dégradation des produits dans l’Environnement qui prendra des centaines d’années et contaminera les sols
SHEIN serait responsable de 22 % des émissions CO2 des adolescentes françaises [Teenage Lab by Pixpay].
Par ailleurs, ces vêtements sont portés en moyenne 3 fois. Leur qualité déplorable ne leur confère aucune valeur sur le marché de la seconde main et ne permet pas un recyclage efficace, la filière textile du recyclage étant par ailleurs très peu mature en France et associée à de forts coûts de fonctionnement (énergétiques notamment).
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SHEIN emploie une stratégie commerciale agressive qui met en péril les marques occidentales au mépris de l’humain
Le développement durable et ses enjeux sont au cœur des réflexions et des actions des marques de mode françaises, dont les standards de qualité et l’éthique de production tendent à s’améliorer de jour en jour. Cependant, en particulier en contexte de crise économique et énergétique, elles ne pourront rivaliser face aux prix cassés et à la politique commerciale agressive de SHEIN, qui nivelle par le bas la qualité et le respect des travailleur·euse·s du vêtement.
II Un collectif lance une pétition pour interdire SHEIN et l’ultra-fast fashion en France
Objectif : un million de signature pour un “effet pivot” vers une mobilisation gouvernementale
A travers cette pétition, un collectif (composé de marques, citoyen·ne·s activistes, médias, politiques, et fédérations), cherche à atteindre un point de bascule, passer d’un activisme de niche à un mouvement citoyen massif afin d’accélérer le combat en attirant l’attention du Gouvernement Français, considérant que le boycott de la marque par des consommateur·ice·s averti·e·s n’est pas suffisant.
Temps forts pour les exigences réglementaires jusqu’en 2025, à l’échelle internationale
Depuis 2009, le Grenelle de l’Environnement jusqu’à la mise en application de la loi Anti Gaspillage pour une Économie Circulaire en France, à l’Affichage Environnemental des produits en cours d’établissement en Europe : l’heure est à la mise en place de textes législatifs et réglementaires efficaces et contraignants qui vont changer fondamentalement le visage de la mode mais aussi déterminer la viabilité sanitaire, environnementale, sociale et économique du monde dans lequel nous vivrons demain.
L’action du collectif est présentée comme souhaitée radicale afin de saisir l’opportunité sans précédent de faire voter et appliquer des lois en faveur de mesures coercitives et punitives contre SHEIN ou toute marque équivalente qui lui succéderait.
Ce collectif n’est pas le seul à exiger un positionnement gouvernemental radical. A cette date, les gouvernements du monde entier se mobilisent progressivement pour faire pression sur SHEIN.
- Aux Etats-Unis, le Fashion Act est en cours d’acceptation par le Sénat de l’Etat de New York, un projet de loi qui obligerait les grandes entreprises de mode à divulguer au moins la moitié de leur chaîne d’approvisionnement et à identifier les zones à fortes émissions de carbone.
- Le Congrès américain envisage une législation qui annulerait une exemption qui supprimait les taxes sur les importations chinoises jusqu’à 800 dollars, c’est-à-dire la grande majorité des expéditions de SHEIN vers l’Amérique.
Pour le collectif, il s’agit ici de faire de la France le pays digne de son Histoire, de valeurs morales, de liberté, d’équité et de justice sociale, le pays leader mondial de grandes initiatives et de prise de risque dans la mode, gageant que l’exemplarité est la meilleure manière d’exercer un pouvoir d’influence.
Le but de la pétition est d’atteindre un million de signatures, afin de demander au Gouvernement un référendum interrogeant les Français·e·s sur la nécessité de restreindre l’importation de produits SHEIN en France, ou toute marque équivalente alignée sur le même modèle d’ultra fashion fashion.
Le but de cette pétition est d’atteindre un million de signatures, afin de demander au Gouvernement Français un référendum interrogeant les Français·e·s sur la nécessité d’interdire SHEIN en France.
Elle demande la mise en place de textes de législatifs et réglementaires :
o Qui renforcent les moyens de contrôle et de sanction de la vente de produits non conformes aux normes de sécurité européennes, notamment le règlement REACH.
o Qui interdisent l’accès des Français·e·s au site internet et la présence de boutiques physiques éphémères ou pérennes dès lors qu’une marque met sur le marché un nombre de nouvelles références supérieur ou égal à 1000 par jour.
Chaque signature compte, chaque mobilisation individuelle ou collective est cruciale : partagez cette pétition, parlez-en autour de vous, diffusez-là dans vos groupes WhatsApp, vos réunions de quartiers et de travail, en famille. Notre futur commun, celui des générations qui nous succèdent, dépend de notre mobilisation collective aujourd’hui.
A suivre sur thegoodgoods