NEW YORK – Selon un nouveau rapport publié par le Changing Markets Foundation (CMF), l’industrie de la mode est devenue « dangereusement dépendante » des fibres synthétiques bon marché.
Le rapport Fossil Fashion : The Hidden Reliance of Fashion on Fossil Fuels estime qu’en raison de l’utilisation croissante des fibres synthétiques dans l’industrie – principalement dans la fast fashion – la part de marché de ces fibres passera de 69 à 73 % dans les dix prochaines années – dont 85 % de polyester. Alors que l’empreinte de la production de polyester en 2015 était l’équivalent de 700 millions de tonnes de CO2, ce chiffre devrait presque doubler d’ici 2030 ».
Si le Green Deal mis en place par la Commission européenne, a lancé une feuille de route sur l’avenir des textiles dans le but de garantir la relance circulaire de l’industrie : « L’initiative proposera des actions visant à adapter l’écosystème textile à l’économie circulaire, en s’attaquant aux faiblesses concernant la production durable, les modes de vie durables, la présence de substances préoccupantes, l’amélioration de la collecte et du recyclage des déchets textiles dans les États membres ainsi que le renforcement des capacités des structures ». La Changing Markets Foundation a toutefois réaffirmé que « le recyclage ne résoudra pas le problème de la mode rapide » puisqu’avec seulement 1% des vêtements recyclés pour en faire de nouveaux, les efforts pour établir une infrastructure de recyclage plus solide ne devraient pas être considérés comme une solution miracle.
Le rapport propose plutôt de tracer une voie axée sur la durabilité de l’industrie. « Les législateurs peuvent jouer un rôle primordial dans la transition du secteur de la mode vers une économie circulaire en mettant en avant l’élaboration de “business plans” fondés sur la réutilisation des vêtements et en stimulant la création d’une mode de haute qualité, durable, recyclable par le biais de critères minimaux ambitieux », a expliqué Mme Balmond de Ellen MacArthur Foundation.