Selon le nouveau rapport « Scaling textile recycling in Europe—turning waste into value » du cabinet McKinsey & Company, environ 70 % des déchets textiles en Europe pourraient être recyclés en circuit fermé (fibre à la fibre) d’ici 2030, une fois que les différentes technologies de recyclage des textiles complètement opérationnelles. Les 30 % restants impliqueraient un recyclage en boucle ouverte ou un recyclage thermochimique. Cette perspective permettrait de créer une nouvelle industrie circulaire durable en Europe.
Les déchets textiles peuvent être traités de différentes manières, notamment en réduisant la surproduction et la surconsommation, en prolongeant la durée de vie des produits et en concevant des produits selon les principes de l’économie circulaire. Le recyclage de « fibre à fibre » se distingue des autres leviers envisageables de traitement des déchets textiles car il consiste à les transformer en nouvelles fibres utilisables pour produire de nouveaux vêtements ou d’autres produits textiles.
La collecte, le tri et le prétraitement peuvent contribuer à limiter la quantité de déchets textiles disponibles pour le recyclage de « fibre à fibre ». Toutefois, ces stratégies sont entachées de nombreuses problématiques. Selon les conclusions de l’étude de McKinsey – qui a élaboré des scénarios sur l’évolution des volumes de déchets textiles et des taux de collecte et de recyclage jusqu’en 2030 – le recyclage en boucle fermée pourrait atteindre 18 à 26 % des déchets textiles bruts en 2030.
Selon les estimations du rapport, des investissements de 6 à 7 milliards d’euros seraient nécessaires au sein de l’ensemble de la chaîne de valeur (collecte, tri, recyclage) d’ici à 2030, pour atteindre cette échelle. Une fois qu’elle aura atteint sa maturité et sa taille maximale, ces activités pourraient atteindre l’autonomie et la rentabilité, avec une réserve de bénéfices de 1,5 à 2,2 milliards d’euros d’ici 2030.
Outre les avantages économiques directs, le développement du recyclage des textiles peut également entraîner de nombreux avantages environnementaux et sociaux. D’un point de vue optimiste, environ 15 000 nouveaux emplois pourraient être créés, et les émissions de CO2 pourraient être réduites d’environ 4 millions de tonnes. Après avoir calculé en termes monétaires plusieurs dimensions de l’impact, comme les effets secondaires sur le PIB de la création d’emplois, la réduction des émissions de CO2 et la réduction de l’utilisation de l’eau et des terres, l’industrie est capable d’atteindre 3,5 à 4,5 milliards d’euros d’impact holistique annuel total d’ici 2030.