Recyclage: l'Estia et le Ceti lancent une structure commune au Pays basque #328

07/02/2022

L’école d’ingénieur Estia et le Ceti (centre européen des textiles innovants) officialisent le 2 février la création d’une structure commune, le Cetia. Avec pour premier clients Decathlon et le groupe Eram, l’organe se veut la première plateforme d’innovation dédiée au tri et démantèlement automatisé des textiles et chaussures. Et ceci au service des marques et collecteurs-trieurs.

La structure de 1 000 mètres carrés est implantée à Bidart, dans le Pays basque, avec un budget initial de 1,5 million d’euros et le soutien de la région Nouvelle Aquitaine. Sa mission est de permettre d’alimenter la production de textiles incorporant des matières recyclées en boucle fermée. Le Cetia pointe qu’intégrer des fibres recyclées dans une pièce permet d’en réduire de 30% l’impact carbone. L’organisme entend donc attirer marques, fabricants et collecteurs-trieurs, afin les accompagner sur cinq points stratégiques du recyclage textile.

A commencer par l’identification, via intelligence artificielle, outils de traçabilité et passeport digital. Puis le tri automatisé, suivi par la caractérisation de matières et couleurs afin de classifier les gisements. Vient ensuite le démantèlement automatisé, pour séparer les composants des produits à recycler. Et enfin la préparation de nouvelles ressources selon les besoins d’acteurs de la filière.

Le projet est issu des travaux de recherche menés depuis quatre années par la Chaire Bali (Biarritz Active Lifestyle Industy). Depuis un an et demi, un travail a déjà été engagé dans le démantèlement des chaussures, afin de récupérer les semelles de sneakers, en partenariat avec Eram, Decathlon et deux marques de luxe. Une initiative qui va même plus loin en identifiant, via analyse d’images, le modèle à recycler fourni par la marque, et dont celle-ci connaît les éléments ré-exploitables.

Mais les ambitions du Cetia ne se limitent pas à la chaussure, et vont s’aventurer sur le recyclage des vêtements eux-mêmes. « Dans le cadre du projet européen Scirt (System Circularity and Innovative Recycling of Textiles »), nous allons travailler à identifier via caméras les éléments d’un vêtement à ôter avant recyclage, comme les logos, boutons, zip, stickers… », explique à FashionNetwork.com la directrice du Cetia, Chloé Salmon-Legagneur. « Cela va permettre d’accélérer la phase découpe de ces éléments perturbateurs ».

Massifier le tri des matières et couleurs

Comme l’avait précédemment pointé FashionNetwork.com, un autre frein du recyclage est le tri des matières, qu’il va falloir massifier par l’automatisation pour rendre la filière circulaire. Le tri automatisé par spectrographie a ainsi déjà attiré les investissements d’entreprises comme le suédois Siptex, le belge Valvan Baling, ou l’allemand Soex. « Nous avons lancé un appel d’offre pour acquérir une machine capable d’analyser composition, couleur et matière », nous indique Chloé Salmon Legagneur, qui pointe par ailleurs qu’il va falloir falloir automatiser la disposition correcte des pièces à scanner.

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