Publicité : un nouveau décret pour encadrer l'écoblanchiment #377

22/04/2022

Un décret publié jeudi tente de réguler le « greenwashing » dont abusent certaines entreprises dans leurs publicités. L’écoblanchiment n’avait pas encore trouvé de texte chez le régulateur en France, c’est chose faite, mais ça ne va pas assez loin selon les associations de consommateurs.

A compter du 1er janvier 2023, il sera interdit de mettre des allégations publicitaires de « neutralité carbone » d’un produit sans expliciter son bilan carbone et les mesures de compensation éventuelles, selon un décret publié au journal officiel jeudi 14 avril qui modifie la loi climat et résilience du 22 août 2022.

Il prévoit l’interdiction de telles affirmations, dans toutes les formes de publicité (presse écrite et audiovisuelle, affichage, web…), si n’est pas « produit un bilan des émissions de gaz à effet de serre du produit ou service concerné couvrant l’ensemble de son cycle de vie », c’est-à-dire de l’amont de sa production jusqu’à son élimination ou recyclage éventuel.

Une mesure trop timide

Ce bilan doit être accompagné de « la démarche grâce à laquelle ces émissions de gaz à effet de serre sont prioritairement évitées, puis réduites et enfin compensées ». Il est publié sur le site internet de l’annonceur, vers lequel un lien ou QR Code doit être présent sur la publicité ou l’emballage portant la mention de neutralité carbone.

Mis en consultation par le gouvernement en janvier dernier, des ONG ont réagi à ce texte qui ne va pas assez loin. L’association de défense des consommateurs, CLCV, dénonce son « manque d’ambition ». « Mettre un QR Code pour renvoyer vers le site, ça ne suffit pas, il faut expliciter les mesures (de compensation) sur le même support. Sinon, ça peut être mal interprété par le public qui peut penser qu’un produit n’a pas d’impact sur le climat », indique à l’AFP Lisa Faulet, responsable scientifique et alimentation de la CLCV.

Le cabinet Carbone 14 spécialisé dans la stratégie bas carbone et l’adaptation au changement climatique voit dans ce décret une « institutionnalisation du greenwashing », dénonçant un « texte contre-productif. »

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