Pourquoi le tote bag n'est pas écolo #126

07/02/2021

Plébiscités pour leur côté pratique, désignés comme de bons substituts aux sacs plastiques, les tote bags sont des accessoires « à la mode », et c’est peut-être bien le problème. Leur impact environnemental, souvent méconnu, doit inciter à les consommer avec parcimonie.

Les alternatives au plastique ne sont pas automatiquement vertueuses. Le tote bag, littéralement « sac à trimballer » en anglais, a vu son succès monter en flèche ces dernières années. Apprécié pour son côté pratique, il est en effet léger, facilement transportable, et permet de se passer de sacs plastiques lorsque l’on va faire ses courses. Compte tenu des conséquences bien connues de la pollution au plastique, notamment pour les océans, le choix est souvent vite fait. Cependant, on l’a vu au fil du temps s’imposer aussi comme un accessoire tendance, distribué ça et là, à l’occasion de séminaires, dans certaines boutiques, par des entreprises qui y apposent leur logo… Nous avons aussi tendance à en racheter, quand nous oublions ceux que nous avons déjà et que nous avons pourtant une course à faire… Ce qui a pu avoir pour conséquence de raccourcir sa durée d’utilisation.

Une fabrication plus polluante que celle du plastique

Le problème des tote bags ne réside pas seulement dans leur mauvaise utilisation : leur fabrication en elle-même serait problématique. C’est en tout cas ce qu’a semblé démontrer, en 2018, une étude de l’Agence danoise de protection de l’environnement, intitulée « Évaluation du cycle de vie des sacs à provisions ». En cause, notamment, la production du coton dont ces sacs sont faits, qui est très consommatrice en eau et en intrants. Et le coton bio ne semble pas être la solution miracle. En raison de rendements plus faibles, les auteurs de l’étude lui attribuent une note encore plus basse. À l’inverse, les meilleurs élèves sont les sacs plastique en polyéthylène basse densité, en particulier ceux dotés d’une poignée rigide car leur réutilisation est plus facile.

Pour quantifier ces différences d’impact, le rapport fournit des chiffres. Ainsi, pour compenser l’empreinte carbone liée à la fabrication des tote bags, il faudrait les réutiliser environ… 7 000 fois, voire jusqu’à 20 000 fois dans le cas des sacs en coton bio. Et si le coton est solide, on peut tout de même mettre en doute sa résistance à une utilisation intensive et répétée sur le temps long, contrairement au verre par exemple. En somme, la clé se trouve dans la réutilisation et la sobriété dans la consommation, que ce soit pour le plastique ou ses substituts.

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