Oui, la fiction peut venir au secours de la planète, et on sait mieux comment #429

22/06/2022

Avez-vous vu Don’t Look Up ? … Et lu le dernier rapport du GIEC ? La pop culture pourrait-elle mobiliser là où les discours politiques et scientifiques ont échoué ? C’est le sujet d’une étude menée par l’ADEME.

C’est l’antienne des mobilisations pour le climat, la phrase entendue à tous les meetings, conférences et débats : « Il faut un nouveau récit ». Certes, mais lequel ? Surtout, comment faire pour que ce récit soit audible par les citoyens à l’heure où ils évitent de plus en plus de s’informer tant les nouvelles sont anxiogènes ?

Pour tenter de comprendre la mécanique d’une production culturelle qui donnerait envie d’agir concrètement pour l’environnement, l’ADEME, Place To B et BVA Group ont suivi un panel de 40 personnes pendant 3 mois. Ces répondants ont exploré spontanément des œuvres audiovisuelles abordant les questions écologiques et ont dû réagir à des œuvres sélectionnées.

Les Cassandre ne peuvent pas convaincre

Sans surprise, les œuvres culturelles environnementales génèrent le plus souvent des émotions négatives (peur, colère, frustration), associées à des imaginaires angoissants. Les panélistes expriment une forte lassitude face à la morale, la culpabilité ( « les bons contre les méchants » ) et les messages extrêmes. Le sentiment d’impuissance associé à l’idée de « bien-pensance » engendre même un rejet.

Le genre dystopique crée un malaise en donnant le sentiment d’être dans l’incapacité d’agir et de manquer de solutions. La série L’Effondrement, pourtant populaire, a ainsi « étouffé » une partie des répondants. Malgré leurs succès, les films catastrophe ne mobilisent pas non plus. Le « Disaster Porn » , ce plaisir voyeur à regarder l’apocalypse, laisse le spectateur écrasé par l’absence de solution et souvent ennuyé par des scénarios usés.

Mobilisation, mode d’emploi

Il est donc inutile ou contreproductif de répéter les preuves scientifiques des dangers mortels du dérèglement climatique. Les spectateurs cherchent majoritairement de la joie et de la surprise dans la culture populaire. L’étude montre l’impact particulièrement fort de l’humour. Pour convaincre le public, il faudra donc parler du dépassement des limites planétaires avec légèreté.

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