Où trouver des fournisseurs durables ? #18

17/06/2020

Quand on créé sa marque de vêtements, faut-il s’approvisionner en France ou à l’étranger ? En Asie ou autour de la Méditerranée? Seul impératif : respecter l’attente des clients pour une production éthique ou éco-conçue.

Quand en 2008 Julien Durant, Vincent André et Jérémy Rochette, les créateurs de Picture Organic Clothing, mettent le cap sur  la Turquie, ils pensent trouver facilement l’usine qui fabriquera les vêtements en coton bio de leur marque de sports de glisse. Le pays est le premier producteur mondial. En poche, une liste de dix usines certifiées GOTS, label qui garantit l’origine du coton et sa transformation sans produit nocif. Problème: « seul un établissement situé à Izmir les a reçus », raconte Florian Palluel, chargé du développement durable de la marque.

Une mésaventure fréquente chez les jeunes créateurs, incapables de garantir de gros volumes de production. Autre découverte, il faudra un an et de nombreux allers-retours au coût non-évalué pour passer du prototype à la première collection. Mais la détermination du trio à créer sa marque de vêtements éco responsables a payé.

Elle réalise aujourd’hui 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. Douze ans après, la PME de Clermont-Ferrand est la première cliente de l’usine d’Izmir et compte 19 autres fournisseurs dans le monde. « Sans fabrication à l’étranger, il nous est impossible de proposer des vêtements éco conçus au prix du textile conventionnel ». Fabriqué 7 euros à Izmir, le tee-shirt POC est vendu 12,50 euros aux magasins qui le commercialisent entre 30 et 33 euros, TVA de 20% incluse.

S’assurer d’une production responsable n’est plus un sujet pour les jeunes créateurs de mode mais un critère de plus pour sélectionner le bon fabricant, en sus des exigences traditionnelles de qualité, de réactivité et de marge. Résultat, les pays méditerranéens (Turquie, Tunisie, Maroc, Portugal) souvent privilégiés pour leur proximité géographique voient leurs positions renforcées dans les choix de « sourcing ».

A lire ici dans Capital.