Si l’on ne devait retenir d’une seule image pour illustrer l’échec de nos systèmes chaînes d’approvisionnement mondiaux dans le contexte de la crise du Covid-19, c’est bien celle de l’Ever Given – l’un des plus grands porte-conteneurs du monde – coincé dans une position diagonale dans le canal de Suez, chargé de plus de vingt mille unités de marchandises destinées aux détaillants occidentaux. Pendant près d’une semaine, le navire a bloqué la navigation mondiale, interrompant près de 10 milliards de dollars d’échanges par jour, avant d’être finalement libéré.
Mais le sort de l’Ever Given n’était que la partie visible de l’iceberg. Alors que les dockers de la plupart des plus grands ports du monde souffrent des effets du virus, c’est toute l’industrie du transport maritime qui semble – ne serait-ce que métaphoriquement – s’être échouée. Bientôt, les commerçants de partout ont commencé à assister des paniques d’achats, vidant peu à peu les étagères et les stocks des enseignes : un choc pour le système des commerçants et des consommateurs occidentaux qui avaient largement fonctionné avec l’hypothèse d’un accès illimité à tout ce qu’ils voulaient, quand ils le voulaient.
Alors, comment, nos chaînes d’approvisionnement soi-disant modernes peuvent-elles être aussi fragiles ?
En y regardant de plus près, il apparaît clairement que les chaînes d’approvisionnement mondiales d’aujourd’hui sont le produit de siècles de croissance, mais qu’elles ont peu évolué en matière de gestion des risques. En effet, Covid-19 n’a pas été le premier déraillement majeur de la chaîne d’approvisionnement mondiale. Moins de 200 ans auparavant, une panne similaire avait mis à genoux une industrie mondiale entière.
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