Le premier confinement avait été rythmé chez les Français par un grand tri mené dans les placards et penderies. Certains dispositifs de collecte avaient cependant dû cesser leur activité pendant un temps par précaution sanitaire. C’est le cas du Relais (Emmaüs) qui avait en mars 2020 demandé de ne plus déposer dans des conteneurs saturés, et de ne pas risquer de détruire les pièces en les déposant aux pieds de ces derniers. L’abondance de tissus collectés avait d’ailleurs causé un effondrement des prix, comme l’expliquait à FashionNetwork le dirigeant de ReFashion Alain Claudot (relire notre interview).
En 2020, 3,1 kilos de textiles et chaussures par Français ont ainsi en moyenne été collectés. Ainsi à peine l’équivalent de 39,5% des produits mis à la vente en 2020 ont été collectés. Ce sont les enseignes généralistes qui mettent le plus de textiles et chaussures sur le marché (38,5% en 2020), devant les enseignes spécialisées de prêt-à-porter mixte (18,4%). ReFashion note également une évolution rapide du secteur sportswear (12%), suivi par la lingerie (5,2%), l’enfant/puériculture (4,9%), le prêt-à-porter femme (4,3%), la chaussure (4,6%) et le prêt-à-porter homme (3,3%).
A ceux-ci s’ajoutent 32,2% de matériaux qui vont être recyclés. Soit 23,4% de tissus qui vont être effilochés afin de récupérer les fibres et de produire de nouveaux fils (principalement à l’étranger), et 8,7% qui seront transformés en chiffons à usage industriel. Restent 10,4 % de produits non réutilisables et non recyclables qui sont revalorisés sous forme de combustibles solides de récupération (CSR).
En France, la loi oblige les « metteurs en marché » (marques, importateurs…) à prendre part à la fin de vie de leurs produits. ReFashion, anciennement connu sous le nom d’Eco-TLC, est ainsi financé par les marques afin de coordonner collecte et tri entre les différents acteurs associatifs du domaine.
En dix ans, le dispositif aurait permis d’investir plus de 5 millions d’euros dans 55 projets liés au recyclage des textiles et chaussures. L’organisme se donne pour objectif de pouvoir transformer 100% des déchets de la filière textile en nouvelles ressources d’ici à 2030, en France et en Europe.