Trier et recycler ses vêtements, pour leur donner une seconde vie, ce n’est déjà pas simple, mais cela se fait. Une entreprise comme Patatam, aujourd’hui devenue Rediv, en est un parfait exemple. Mais les chaussures, alors ? L’enjeu est majeur et, même si les difficultés le sont aussi, le Cetia entend relever le défi. Et c’est dans les Landes, du côté de Bidart, tout près, d’ailleurs, des locaux de Rediv que cela se passe, via un programme baptisé Reshoes.
« La chaussure est, jusqu’ici, le parent pauvre du recyclage en Europe, parce que les barrières techniques sont très complexes à franchir », explique Chloé Salmon Legagneur, la directrice du Cetia. D’abord, il n’y a pas qu’une seule sorte de chaussures, mais des multiples, suivant que l’on ait affaire à une sneaker ou à un derby par exemple. Ensuite, les matières ne sont pas les mêmes. Pareil pour la structure, pour les petits à-côtés, les rivets, les lacets, les coutures, etc. Or, si l’on veut, dans les opérations de tri, faire quelque chose d’économiquement viable, il faut avoir la capacité d’aller vite et de traiter rapidement beaucoup de volumes. Donc d’industrialiser les process. Donc d’automatiser, autant que possible.
Automatiser les opérations de tri
« Dans notre jargon, nous parlons d’irritants, toutes ces petites choses qui font qu’un vêtement, un accessoire de mode comme un sac, ou des chaussures s’avèrent être plus ou moins complexes. Ici une poche, là un zip ou un bouton… Il nous faut trouver les bonnes programmations pour aller chercher les bonnes découpes, les plus nettes et avec le moins de déperdition », précise Chloé Salmon Legagneur. Appliqué aux chaussures, c’est par exemple savoir déterminer où s’arrête la chaussure et où commence la semelle à proprement parler. « Nous levons uns à uns les verrous technologiques », appuie la directrice du Cetia, qui évoque un travail de précision.
Ce travail est d’autant plus important qu’il apporte une solution nouvelle. En France, quelque 224 millions de paires de chaussures sont mises sur le marché chaque année. Elles vivent leur belle vie, aux pieds de leurs utilisateurs mais, quand le moment de s’en séparer est venu, elles finissent aujourd’hui dans leur immense majorité bêtement broyées, faute de ces technologies de pointe qui permettraient d’extraire les semelles du reste de la chaussure. A compter du mois de mars 2023, le Cetia sera capable de remédier au problème. A cette échéance, ce seront ainsi 1000 chaussures et semelles qui seront traitées chaque jour sur le pilote opérationnel mis au point par le Cetia.
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