Q : Je suis une jeune professionnelle qui a besoin de renouveler sa garde-robe. Mais je n’ai pas un budget énorme et j’entends sans cesse parler du rôle de la mode dans le changement climatique. J’ai loué la plupart de mes costumes et robes de travail, mais j’ai entendu dire que cette approche n’est pas meilleure pour l’environnement que les achats plus traditionnels. Quelle est la manière la plus durable de se constituer une garde-robe ? Y en a-t-il une ? – Ellen, New York
Lorsqu’il s’agit de mode, de changement climatique et de meilleures pratiques, la vérité est qu’il n’y a pas de réponses simples et certainement pas de réponses parfaites. À part ne rien acheter du tout.
Chaque chaîne d’approvisionnement comporte tellement de fournisseurs, et souvent tellement de sous-traitants, que chaque choix est en réalité un choix de priorités. Le coton biologique est cultivé sans pesticides (bien) mais consomme beaucoup d’eau (mal). Le polyester recyclé (bien) reste du polyester (mal). Le cuir provient des vaches, tout comme un pourcentage important des émissions de méthane (mauvais), mais tant que nous mangeons du bœuf, la peau est un déchet et doit être utilisée (bon) plutôt que jetée. Et ainsi de suite.
La seule façon de commencer à s’attaquer à ce problème est de comprendre que chaque action et chaque achat aura un impact ; il suffit de décider quel est, tout compte fait, le choix le moins dommageable. Poser cette question est donc la bonne approche.
De nombreuses sociétés de location de vêtements se présentent comme l’option la plus durable, car elles satisfont le besoin de nouveautés sans remplir votre placard de vêtements. Mais Alden Wicker, l’auteur de « To Dye For : How Toxic Fashion is Making You Sick », souligne qu’une étude finlandaise de 2021 a « conclu que la location de vêtements est pire pour le climat que la revente, le recyclage, la possession pour une longue période ou même la possession pour une courte période et le fait de jeter les vêtements », en partie à cause du transport impliqué.
Mme Wicker a déclaré que si certaines des hypothèses de l’étude étaient erronées (Rent the Runway, par exemple, compense ses émissions liées au transport et a une politique publique de développement durable), le film plastique frais qui accompagne chaque livraison et le nettoyage à sec nécessaire entre les locataires sont les principaux problèmes.
L’idée, dit-elle, est que « tout peut être considéré comme de la mode rapide si vous le faites assez vite, y compris les locations et les vêtements d’occasion ».
Mme Wicker et Maxine Bédat, directrice exécutive du New Standard Institute, estiment toutes deux que le meilleur équilibre consiste à utiliser la location comme l’une des options de votre boîte à outils de garde-robe responsable. Il s’agit essentiellement de se constituer un noyau de pièces de référence dans lesquelles il vaut la peine d’investir. Vous ne pouvez vraiment pas vous tromper avec un tailleur-pantalon noir bien fait en fibres naturelles, quelques bons blazers, une combinaison et une robe-chemise impeccable. Complétez ensuite ces pièces avec des tenues de circonstance louées ou des pièces plus tendance.
« Personnellement, j’utilise la location pour certains événements spéciaux comme les mariages », a déclaré Mme Bédat. « Pour mes vêtements de travail, j’ai trouvé quelques marques qui me vont bien, et j’investis dans quelques pièces par an pour construire ma garde-robe avec le temps. Chaque article individuel avait un prix plus élevé que ce à quoi j’étais habituée, mais ils se sont avérés être une économie, maintenant que je les ai portés tant de fois. »
Elle ajoute : « J’ai également un bon défroisseur à domicile, ce qui m’évite de devoir laver ou nettoyer à sec chaque fois que je porte mes vêtements. »
Elle aime des marques comme Theory pour ses pièces d’investissement, tandis que Mme Wicker suggère de parcourir The RealReal et de repérer des marques comme Rachel Comey pour les soldes ou lorsque sa propre revente est disponible.
Ensuite, prenez bien soin de ce que vous avez. (Honnêtement, je pense que chaque école devrait réintroduire l’économie domestique dans le cadre de sa stratégie de durabilité). Et continuez à poser les bonnes questions.