Selon l’Institut français de la mode (IFM), 2020 aurait été une année noire pour le secteur de l’habillement. Malgré l’essor considérable des ventes en ligne ( 42%), le chiffre d’affaires dans son ensemble aurait chuté de 55%, à cause notamment de l’absence de clientèle touristique étrangère. Une catastrophe pour ce secteur qui pèse 145 milliards d’euros, génère 600 000 emplois directs et un million d’emplois indirects, et qui génère environ 1,7% du PIB français.
Pour essayer de limiter la casse, les soldes qui devaient commencer le 6 janvier ont été repoussées au 20. Les stocks des magasins sont au plus haut et doivent être écoulés au prix habituel afin que la trésorerie soit reconstituée. Une décision qui avait déjà été prise début juin par le gouvernement pour les soldes d’été, décalées de trois semaines en raison de la pandémie. Le report avait été jugé bénéfique, selon La Confédération des commerçants de France (CDF) et les Commerçants Artisans des Métropoles de France (CAMF). Mais malgré ces efforts, les effets de la crise se font durement sentir : entre 30 000 et 40 000 emplois perdus dans le secteur habillement seul, après les fermetures administratives du mois de novembre.
Pour parler du secteur de l’habillement et de ses perspectives, nous avons fait appel à trois spécialistes. Dominique Jacomet, économiste, professeur à l’Institut français de la mode dont il est l’ancien directeur, Sophie Kurkdjian, docteure en histoire de l’Université Paris 1, assistant professor à l’American University of Paris et chercheuse à l’Institut d’histoire du temps présent (IHTPCNRS) et Céline Choain, consultante senior chez Kea & Partners et co-rédactrice d’une étude intitulée Les nouveaux modèles économiques de la mode.