L'évolution de la seconde main dans les deux années à venir #385

03/05/2022

Revente en magasin, numérisation, achat local à faible émission de carbone…. Les marques, les distributeurs et les marketplaces collaborent pour accélérer l’essor de la mode circulaire. 

Imaginez que vous entrez dans un magasin de luxe avec un sac à main que vous avez acheté il y a trois ans. Le vendeur est capable de l’authentifier sur place – aussi facilement que les banques authentifient votre compte lorsque vous utilisez votre carte de crédit – et vous recevez un crédit correspondant à sa valeur marchande. Vous pouvez soit le dépenser pour acheter de nouveaux articles ou des articles d’occasion, soit revendre le sac vous-même en connaissant sa véritable valeur. C’est l’avenir de la revente.

Soutenue par une série d’acquisitions et d’introductions en bourse, l’économie de la seconde main – qui représente 25 à 30 milliards de dollars – est en plein essor. McKinsey & Company prévoit une croissance annuelle de 10 à 15 % de ce marché, au cours de la prochaine décennie. Si les points de vente « hors ligne » constituent la majorité des ventes de seconde main, les plateformes numériques spécialisées comme The RealReal, Thredup, Ebay et Vinted détiennent une part de marché de 25 à 30 % et sont le moteur de la croissance du secteur. Les multimarques tels que Farfetch et Net-a-Porter réadaptent également la revente, en tirant parti de leurs connaissances du retail pour imiter les expériences de vente de première main avec des produits de seconde main. Aujourd’hui, les marques elles-mêmes s’intéressent de plus en plus au parcours du client et à leur offre de revente en interne.

Cela signifie un marché d’un nouveau genre pour les consommateurs et un grand potentiel pour les marques. Il subsiste toutefois des obstacles majeurs à surmonter pour que la revente conserve les caractéristiques de durabilité l’ayant rendue attrayante au départ. En outre, même avec des efforts pour accroître l’efficacité, peu de marketplaces se révèlent pour l’heure rentables. Il sera essentiel de les développer et de rationaliser le processus d’authentification pour renforcer l’efficacité et la confiance des consommateurs. Comme de plus en plus de marques lancent leur propre offre interne – souvent numérique, mais aussi en magasin – des reconfigurations de magasins, la formation du personnel et la reverse logistics seront nécessaires.

L’avenir de la revente sera une offre diversifiée, en fonction du prix, du positionnement et du public de chaque marque. « Il n’y a pas de modèle de revente qui convienne à toutes les marques », affirme Stéphanie Crespin, fondatrice de Reflaunt, qui utilise un système modulaire pour que les marques partenaires puissent construire une offre de revente personnalisée. Les partenaires Balenciaga et Net-a-Porter permettent tous deux aux clients de récupérer des articles à leur domicile pour les répertorier et les vendre sur 27 marketplaces comme Hardly Ever Worn It et Farfetch by Reflaunt. H&M utilise quant à lui un modèle en ligne de type « peer-to-peer », où les consommateurs peuvent acheter et vendre des articles de n’importe quelle marque.

Combiner produits neufs et produits d’occasion

La marque danoise Ganni expérimente des systèmes hybrides en associant à la fois la revente, la location et l’outlet. Dans son magasin de Copenhague, les clients peuvent échanger des produits d’occasion contre des crédits de magasin, faire du shopping dans la garde-robe de leurs pairs, mais aussi essayer la location et acheter des articles d’une saison plus ancienne. D’autres magasins de Copenhague proposent des services de reprise. En ligne, la marque a installé un bouton « Reflaunt Smart », qui permet aux clients de revendre des articles Ganni via un réseau de marketplaces, avec paiement par virement bancaire ou crédit magasin. La marque vient d’annoncer la création d’une marketplace alimentée par Reflaunt, où les clients peuvent acheter et vendre leurs produits Ganni usagés, les vendeurs fixant leur prix. Une fois vendus, les vendeurs peuvent choisir entre un virement bancaire ou un crédit d’achat avec une valeur supplémentaire de 20 pour cent à dépenser sur Ganni.com.

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