Les villes européennes signent une déclaration pour lutter contre la mode rapide #744

30/05/2023

Les maires de plus de 30 villes du monde se sont réunis à l’occasion de ChangeNow, un événement de premier plan axé sur les solutions pour la planète, afin d’exprimer leurs inquiétudes quant à l’impact néfaste de la mode rapide sur leurs villes et l’environnement.

Totalisant une population de 6,5 millions de citoyens, les représentants de dix villes européennes, dont Dublin, Paris, Strasbourg, Bordeaux, Louvain, Annecy, Bologne, Rzeszów, Terrassa et Turku, se sont réunis pour approuver la Déclaration de la Slow Fashion. Cet effort commun vise à inciter l’Union européenne, le G7 et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à établir des réglementations qui mettent sur un pied d’égalité les entrepreneurs de la « slow fashion » et les conglomérats de la « fast fashion ».

La déclaration présente plusieurs objectifs clés, dont la sensibilisation du public aux conséquences sociales et environnementales de la mode rapide. Elle vise également à faciliter l’accès aux sites de production et de vente en tirant parti du soutien public pour réduire les loyers des acteurs de la « slow fashion ». L’accent est également mis sur le soutien financier à la recherche et à l’innovation en matière de solutions techniques respectueuses de l’environnement et sur la création d’emplois locaux.

La déclaration appelle au soutien financier de nouveaux modèles d’entreprise dans le secteur de la mode et encourage la réorientation des subventions et des prêts pour soutenir les entreprises ayant un impact positif, en soulignant le rôle des marchés publics dans la promotion de nouveaux marchés et de nouveaux clients pour les entreprises durables.

L’industrie textile est actuellement responsable d’une importante dégradation de l’environnement et de violations des droits de l’homme, a déclaré ChangeNow dans un communiqué. Le mouvement Slow Fashion vise à contrer ces problèmes en plaidant pour des pratiques de production éthiques et équitables, qui donnent la priorité à la durabilité environnementale et à l’amélioration des conditions de travail des acteurs de l’industrie.

Des réglementations ambitieuses à grande échelle

Pour atteindre ses objectifs, la Déclaration de la Slow Fashion préconise des réglementations ambitieuses aux niveaux international, européen et national. À l’échelle internationale et européenne, elle propose des mesures telles que l’interdiction des pratiques commerciales déloyales, le soutien aux pays producteurs par le biais de réformes de la gouvernance et de l’application de la loi, et l’interdiction des incitations à la consommation par le biais de la publicité pour la fast fashion. La déclaration insiste également sur la mise en œuvre d’un mécanisme robuste d’ajustement carbone aux frontières (CBAM) applicable à l’industrie textile et sur des méthodes visant à responsabiliser les entreprises par le biais d’une directive européenne sur le devoir de diligence en matière de développement durable. D’autres points importants sont l’interdiction des produits chimiques dans l’industrie textile, la création d’un label européen « Slow Fashion » pour informer les consommateurs sur l’origine et l’impact environnemental des vêtements, et le soutien à la culture de matières premières textiles biologiques en Europe.

Barbara Trachte, secrétaire d’État à la transition économique et à la recherche scientifique au sein du gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale et initiatrice de la déclaration Slow Fashion, a exprimé le besoin urgent d’agir en déclarant : « Nous ne voulons pas attendre que davantage de nature et de biodiversité soient détruites. Nous ne voulons pas d’un nouveau Rana Plaza, pas plus que nous ne voulons voir les créateurs et les entrepreneurs de la mode lente faire faillite. Nous voulons une interdiction de la mode ultra-rapide, des règles de concurrence équitables afin que nous puissions tous être sûrs que les vêtements que nous portons sont fabriqués par des personnes qui aiment leur travail et qu’ils ne nuisent pas à l’environnement ».

Les maires de plusieurs villes, dont Rzeszów en Pologne et Paris en France, se sont fait l’écho du sentiment et de l’importance de la collaboration pour conduire le changement. Ils ont souligné l’importance des initiatives locales, des économies circulaires et du rôle des normes nationales et internationales dans la transformation des méthodes de production et des comportements de consommation.

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