Les marques devraient-elles être responsables de la réparation de nos vêtements ? #293

07/12/2021

Alors que la revente et la location ont toutes deux connu un essor ces dernières années dans l’industrie de la mode, l’importance de la réparation est un enjeu de durabilité souvent négligé.

Mais les lignes bougent. Dernièrement la marque Ganni annonçait qu’elle s’associait au service de réparation à la demande Sojo afin d’offrir un service d’après-vente à ses clients. « Prolonger la vie d’un vêtement par des réparations et des retouches réduit la nécessité d’acheter du neuf, tout en augmentant sa valeur sur le marché de l’occasion », explique Andrea Baldo, PDG de Ganni, à Vogue. « Nous devons intégrer les enjeux environnementaux dans un contexte circulaire, qui va en ce sens, au-delà du point de vente et le partenariat avec Sojo est une occasion de contribuer à réduire une part importante d’impacts négatifs. »

Le projet pilote de Gani, lancé à Londres (qui sera ensuite étendu au reste du Royaume-Uni), permet aux clients de réserver gratuitement des services de retouche et de réparation pour tous leurs articles de la marque. Sojo se charge ensuite de récupérer l’article, pour l’emmener chez une couturière ou un tailleur local, avant de le renvoyer à nouveau chez le client. « La facilité est très importante lorsqu’il s’agit de généraliser [les réparations et les retouches] », explique Josephine Philips, fondatrice et directrice générale de Sojo.

D’un point de vue environnemental, le service peut contribuer à réduire les émissions produites par les retours en ligne, puisque tous les enlèvements et les réparations sont effectués par des coursiers à vélo. « Vous pouvez partir de votre mail de satisfaction, qui vous demande, comment s’est passée votre livraison, s’il ne vous va pas, vous pouvez faire une demande de retouche directement en via le site », explique Philips.

Plus important encore, le partenariat entre Ganni et Sojo permettra de réduire l’impact des vêtements eux-mêmes. Une étude de l’organisation caritative WRAP a montré qu’en prolongeant la durée de vie d’un vêtement de neuf mois seulement, on peut réduire son empreinte carbone, déchets et eau de 20 à 30 %.

Ganni n’est pas la seule marque à avoir mis l’accent sur les réparations, puisque Farfetch, Manolo Blahnik et Nicholas Kirkwood ont récemment annoncé des partenariats avec les experts en réparation et restauration de luxe The Restory. « La prise de conscience de l’impact de la réparation est de plus en plus grande », explique Emily Rea, cofondatrice et responsable du marketing et du développement commercial de l’entreprise. « Je pense que l’attente des consommateurs pour que les marques soutiennent les services après-vente est [également] de plus en plus forte. »

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