Une brève histoire de la mode digitale
Le mois dernier, le monde de la mode assistait à la toute première Metaverse Fashion Week. Une fois de plus, la conversation autour du « web3 » et de la « mode métaverse » a été propulsée sous les projecteurs. Mais, bien sûr, la mode numérique n’a rien de nouveau, comme en témoigne la grande époque des Sims.
[…] Ces dernières années, la réalité augmentée et la réalité virtuelle ont ouvert la voie à de nouvelles conversations sur la mode digitale. Le COVID-19 l’a fait entrer encore plus dans le vocabulaire courant. Lorsque la pandémie a frappé et que la mode a été contrainte de prendre du recul, les partisans de la mode virtuelle ont souligné que la technologie ne se résume pas à des stratagèmes marketing tape-à-l’œil et à des défilés de mode en images de synthèse. Dans un monde de rêve presque « durable », elle semblait offrir des vêtements sans production, sans pollution, sans déchets, et des défilés de mode sans vols internationaux. Rapidement, la technologie a fait le tour des médias : des maisons de luxe comme Dolce & Gabbana ont dévoilé des collections numériques et des marques comme Adidas ont annoncé qu’elles allaient entrer dans le métavers en vendant des NFT. […]
Métavers et durabilité
[…] Les partisans de la mode digitale voudraient vous faire croire qu’elle pourrait atténuer certains des impacts de l’industrie. En théorie, si le métavers se répandait dans le grand public, les créateurs pourraient réduire considérablement la production et les déchets créés en organisant des showrooms, des lancements et des événements entièrement virtuels. Tout en réduisant les ressources, vous pourriez également entendre les partisans du métavers parler de la créativité et de l’exploration infinies qu’il permet.
Si les créations numériques ne rapportent encore pas beaucoup d’argent par rapport aux vêtements physiques, et ne le feront peut-être jamais, elles ont le potentiel de changer l’empreinte de l’industrie de la mode sur la planète. Par exemple, les vêtements physiques peuvent être authentifiés en tant que NFT et avoir un jumeau numérique. Cela signifie que les nouveaux créateurs de mode ont les mêmes chances de créer une marque issue du métavers qu’une grande marque. Pour créer une mode numérique, les seuls outils nécessaires sont un ordinateur et le bon type de logiciel de conception, comme Clo3D ou MarvelousDesigner.
En d’autres termes, les gens pourraient profiter d’une semaine de la mode virtuelle ou d’une version du vêtement qu’ils aimeraient acheter pour le poster sur les médias sociaux, sans les déchets qui y sont associés. Il s’agit d’une vision intéressante du vêtement en tant que divertissement, une vision riche en opportunités, mais aussi en risques de détournement du système.
Si beaucoup ont souligné ces opportunités, peu ont abordé les processus de production physique. Au lieu de cela, ils ont discuté du métavers purement d’un point de vue marketing et produit – voulant capitaliser sur la proposition de valeur sans prendre le temps d’aborder la surconsommation actuelle, les pratiques marketing non éthiques comme le greenwashing, et d’autres préoccupations éthiques. […]
Les dilemmes éthiques soulevés par la mode digitale
Tout cela soulève quelques problèmes éthiques. Comme de nombreux « ennemis » peuvent en témoigner, les vêtements physiques seront toujours d’actualité tant que nous marcherons sur cette Terre. Ainsi, tant que notre consommation physique et notre obsession pour les tendances ne s’estomperont pas, le métavers sera tout aussi « non durable ».
Dans le droit fil de cette réflexion, Eco-Age, une agence de conseil et de création spécialiste des enjeux de développement durable de la mode, a récemment lancé la division Eco-Verse. Cette nouvelle division existe pour conseiller les clients sur la façon d’entrer dans le monde du NFT et du metaverse de manière » éthique « , en s’assurant qu’ils respectent les normes environnementales et sociales dans le processus.
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