Le nouveau mouvement de réforme de la mode #76

25/09/2020

Covid-19 a laissé des milliers de travailleurs de l’habillement sans salaire, les marques et les détaillants refusant de payer leurs fournisseurs. L’association Remake affirme qu’il est temps que la mode fasse passer les travailleurs en premier.

Lorsque le lock-out de Covid-19 a pris effet en mars, de nombreux détaillants ont annulé des commandes, refusant de payer et laissant les fournisseurs mondiaux accablés de stocks de produits finis, de contrats impayés estimés à 40 milliards de dollars, et sans aucun moyen de payer les salaires des travailleurs de l’habillement. Après que la campagne #PayUp de Remake sur les médias sociaux a permis de récupérer 22 milliards de dollars de ces contrats impayés, l’association de défense de la mode lance PayUp Fashion, un manifeste concret pour l’industrie de la mode, dans lequel les travailleurs de l’habillement occupent une place centrale.

Un rapport basé sur une enquête menée auprès de 316 fournisseurs du Bangladesh, publié fin mars par Mark Anner, universitaire de l’Université d’État de Pennsylvanie, a révélé que la moitié des fournisseurs du Bangladesh ont vu la majeure partie de leurs commandes en cours ou achevées annulées. De nombreux acheteurs ont invoqué des clauses de force majeure pour justifier leur retrait, malgré leurs obligations contractuelles de paiement. Lorsque les commandes ont été annulées et que les acheteurs ont refusé de couvrir les coûts des matériaux et de la production, 58 % des usines ont dû fermer la plupart ou la totalité de leurs activités, et un million de travailleurs ont été mis à pied ou licenciés. Soixante-douze pour cent des travailleurs mis à pied ont été renvoyés chez eux sans salaire, tandis que 80 % des travailleurs licenciés se sont vu refuser l’indemnité de licenciement à laquelle ils ont légalement droit.

Vogue Business