« I’m saying yes to recycling » : tel est le slogan qu’arboraient, sur leurs vêtements conçus à partir de « matériaux régénérés », les mannequins du défilé Emporio Armani organisé à Milan en janvier, avant le début de la pandémie. La crise du Covid-19 semble avoir conforté le designer italien Giorgio Armani dans son choix d’une mode dite « durable », lui qui, dans une lettre ouverte (publiée dans le Women’s Wear Daily, le 3 avril) s’était insurgé contre le « gaspillage » de la mode, sa surproduction et un rythme des collections devenu « criminel ».
Dans le milieu du luxe, il n’est pas le seul à faire évoluer son discours. Louis Vuitton ose aussi, pour la première fois, l’« upcycling » (redonner vie à un vêtement déjà existant en le métamorphosant) : la collection masculine printemps-été 2021 comprendra ainsi 25 looks créés à partir de matières existantes (puisées dans les stocks ou dans des surplus de matières), 25 looks issus de collections précédentes et des pièces totalement upcyclées comme, par exemple, des sneakers montantes de l’été 2019 transformées en baskets basses par le directeur artistique Virgil Abloh. Faire du neuf avec du vieux et le dire, dans un milieu habitué à proposer des nouveautés plus que de raison : voici le nouveau visage du luxe à l’ère pandémique, à l’apparence moins culpabilisante.
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