L'avenir de la mode passe-t-il par la fin de sa croissance à tout prix ? #16

16/06/2020

Dans son modèle actuel de croissance à tout prix, la mode fait des ravages sur l’environnement et fonctionne de manière non durable. L’avenir pourrait être d’accepter une diminution de sa croissance.

La mode produit de 80 à 150 milliards d’articles d’habillement chaque année. Et si l’on en croit le Global Fashion Agenda, l’habillement et les chaussures devraient augmenter de 81 % pour atteindre 102 millions de tonnes d’ici 2030, soit un volume de 3,3 billions de dollars à l’échelle mondiale.

Une telle croissance a un coût. Au rythme actuel, les émissions de gaz à effet de serre de l’industrie de la mode augmenteront de plus de 50 % au cours de la même période, selon le Programme des Nations unies pour l’environnement. L’année 2030 est importante : c’est la date limite à laquelle les objectifs de l’accord de Paris stipulent que les émissions doivent être réduites afin de maintenir le réchauffement climatique en dessous d’une augmentation de 1,5° Celsius.

À son rythme actuel, l’industrie de la mode ne contribuera pas à atteindre cet objectif, déclare Morten Lehmann, directeur du développement durable du Global Fashion Agenda. « Les performances de l’industrie en matière de durabilité ne rattrapent pas le rythme de la croissance. Même si nous tirons tous les leviers, nous serons très loin d’avoir une industrie durable d’ici 2030 ».

Afin de résoudre le problème, les économistes affirment qu’au lieu de la « croissance verte », qui plaide pour des technologies vertes et des gains d’efficacité pour réduire les émissions mondiales dans le but de les découpler de l’augmentation de l’activité économique, l’industrie doit se concentrer sur « l’après-croissance », qui repense les niveaux de consommation et de production.

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