La sécheresse décime les champs de coton du Texas #512

26/09/2022

De ses champs de coton ravagés, il ne reste presque plus rien, 20% à sauver, peut-être. La sécheresse qui frappe une partie des Etats-Unis a détruit l’essentiel de la production de Sutton Page, agriculteur au Texas.

Cette année, sa récolte « n’est pas au mieux », dit-il avec la retenue d’un homme qui en a vu d’autres. La réalité est celle d’un désastre: dans sa région du nord de l’Etat, assure-t-il à l’AFP par téléphone, la quasi totalité de ses collègues ne vont même pas récolter leur coton, laissant l’ensemble de leurs champs « nus, nus ».

Le Texas produit près de la moitié du coton américain, les Etats-Unis étant le troisième fournisseur mondial derrière l’Inde et la Chine. Cette année, la production nationale va atteindre un plus bas niveau depuis 2015, en baisse de 21% sur un an, et le Texas subir une chute de 58%, selon les dernières estimations du ministère américain de l’Agriculture.

Dans le nord-ouest de l’Etat, où « le coton est roi » et l’eau rare, la récolte 2022 « pourrait être l’une des pires de ces 30 dernières années », s’inquiète Darren Hudson, professeur d’économie agricole à l’université Texas Tech. Avec les conséquences en cascade sur le reste de la filière textile, il a évalué en août à deux milliards de dollars les pertes économiques pour la région.

Landon Orman, 30 ans, travaille sur 2.000 hectares près d’Abilene, trois heures à l’ouest de Dallas. Son coton non-irrigué n’a « même pas germé », celui partiellement arrosé a poussé mais devrait avoir un rendement réduit de moitié. Au total, juge-t-il, un plongeon de 85% par rapport à la production d’une année habituelle.

Comme tant d’autres, il bénéficie d’une assurance sur les cultures, donc « financièrement, ça va. Mais comme agriculteur, ça nous emmerde vraiment de ne pas pouvoir faire pousser nos plantes, c’est ce qui me plaît », raconte-t-il.

A Lubbock, la capitale locale du coton, les précipitations des 12 derniers mois – avant des pluies arrivées trop tard en août – étaient moitié moins importantes que les normales. « De janvier à mai, nous n’avons eu littéralement aucune pluie », résume Sutton Page, 48 ans. Des pluies minimes durant l’hiver et le printemps ont laissé un sol très sec au moment des semis. « Et à partir de mai, on a vu arriver des jours à plus de 37°C et des vents à 50 km/h, et ça a tout grillé », se souvient-il. Le Texas a connu son second été le plus chaud jamais enregistré. Chez lui, pas d’irrigation possible, il a dû labourer les quatre-cinquièmes de ses champs de coton, anéantis, pour éviter qu’ils ne dessèchent.

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