Êtes-vous un véritable végétalien si vous portez des robes en soie ou des sacs à main en cuir ? Stella McCartney dirait non, mais pour la plupart d’entre nous, il est beaucoup plus difficile de renoncer aux produits animaux que de passer au lait d’avoine et au tofu. Aujourd’hui, un grand nombre de marques véganes ont vu le jour, mais dans quelle mesure leurs produits sont-ils respectueux de l’environnement et sont-ils vraiment exempts de produits animaux ?
Contrairement à l’alimentation, dont les paramètres sont clairs, la mode végane est un sujet très débattu. Certains amateurs de mode végane affirment que le cuir vintage est acceptable, mais pas la fourrure vintage. McCartney, cependant, n’utilise jamais de cuir ou de fourrure dans ses créations, qu’elles soient vintage ou non, mais elle utilise de la laine provenant de sources responsables, car elle estime que la qualité est supérieure à celle des autres produits.
De même, pour être véritablement véganes, les entreprises doivent examiner tous les matériaux utilisés pour fabriquer un vêtement, y compris les colles, les teintures et les cires. Les contrôles et les processus nécessaires à cet effet sont compliqués et de nombreux acteurs du secteur de la mode estiment qu’un organisme centralisé est nécessaire pour définir des paramètres clairs.
La clarté est nécessaire, notamment parce que la mode végane est un mouvement en pleine expansion. La plateforme de recherche de mode Lyst a souligné dans son rapport 2020 sur la mode consciente que les recherches de « cuir végétalien » avaient augmenté de 69 % par rapport à l’année précédente. La plateforme de recherche sur la vente au détail Edited, quant à elle, a suggéré en février 2021 que la pandémie de Covid-19 pourrait être à l’origine de l’intérêt accru pour les articles végétaliens. […]
Mais tout n’est pas clair dans ce nouveau monde de la mode végane. Voici quelques réponses à des questions courantes.
Si un produit est végétalien, cela signifie-t-il qu’il est durable ?
Non, cela signifie simplement que le produit ne contient pas de matières ou d’ingrédients d’origine animale. Les articles portant le label végétalien doivent offrir une alternative à un produit traditionnellement fabriqué à partir de produits animaux, mais cela ne signifie pas qu’ils sont respectueux de l’environnement.
L’achat de vêtements végane a-t-il des conséquences sur le climat ?
Les personnes qui s’engagent à faire des achats réfléchis peuvent être confrontées à des décisions difficiles. En supprimant le cuir, la soie et la laine de leur garde-robe, elles risquent de nuire à l’environnement d’une autre manière. En effet, de nombreuses marques véganes doivent remplacer les produits d’origine animale par des matériaux à base de plastique. Pour tous ceux qui essaient de faire des achats éthiques à tous égards, il est essentiel d’examiner les chaînes d’approvisionnement et la composition des tissus.
Quels nouveaux matériaux sont utilisés pour remplacer le cuir ?
Alors que le cuir synthétique est généralement fabriqué à partir de l’un des deux polymères plastiques suivants : le polyuréthane (PU) ou le chlorure de polyvinyle (PVC), tous deux peu respectueux de l’environnement, des alternatives apparaissent.
Par exemple, en mars 2021, McCartney a présenté sa première ligne de vêtements fabriqués à partir de Mylo, un cuir végétalien à base de champignons cultivés à partir de la fibre naturelle mycélium (la structure de la racine des champignons), inventé par MycoWorks, une société de biotechnologie basée en Californie. Ce matériau a l’aspect, le toucher et même l’odeur du cuir. Fait fascinant, le cuir végétalien peut également être fabriqué à partir de peaux d’ananas, de liège et de pommes.
Le cuir végétalien est de plus en plus à la mode, surtout lorsqu’il est entre les mains de marques telles que Nanushka. Des créateurs comme Rejina Pyo utilisent désormais le cuir végétal pour leurs jupes, pantalons et vestes, mais continuent d’opter pour le cuir véritable lorsqu’il s’agit d’accessoires, car il a tendance à mieux se porter – et parce que les clients ont tendance à lui accorder une plus grande valeur.
Parmi les marques de chaussures pionnières dans l’utilisation d’alternatives respectueuses de l’environnement, citons Veja – qui a les faveurs de Meghan Markle – qui recycle le maïs pour obtenir le cuir alternatif de nombre de ses baskets ; pour les talons, citons Piferi, fondée par l’ancien designer de Jimmy Choo, Alfredo Piferi, et Taylor + Thomas, basée à Los Angeles ; tandis que la marque espagnole Mireia Playà , qui utilise du polyester recyclé, et Dear Frances, basée à Londres, sont les incontournables des bottes végétaliennes.
Et la soie ?
Pour un matériau si facilement associé à la beauté et au glamour, la chaîne d’approvisionnement de la soie est étonnamment laide. Les vers à soie sont généralement bouillis vivants dans leur cocon et les régions indiennes productrices de soie feraient travailler des enfants pour extraire les fils.
Heureusement, il existe un nombre croissant de matériaux d’origine végétale qui imitent le toucher et le drapé de la soie. C’est le cas de Bolt Threads. En étudiant la soie des araignées, la marque californienne a pu comprendre la relation entre l’ADN des arachnides et les caractéristiques des fibres qu’elles fabriquent. L’entreprise reproduit ces processus à l’échelle pour créer une soie végétalienne qui a l’apparence et – surtout – le toucher de la soie, et travaille avec de nombreuses grandes marques de créateurs. En termes de prix, Bolt Threads est similaire à la vraie soie.
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