La mode pourra-t-elle un jour être verte ? #419

07/06/2022

En trente ans, l’industrie de la mode est devenue l’une des plus néfastes pour la planète, constate le “New Scientist”. Mais des changements à l’œuvre offrent des lueurs d’espoir.

La production de textiles a plus que doublé entre 1975 et 2018, passant de 6 kilos à 13 kilos par an et par personne dans le monde. En moyenne, un Américain achète 66 articles d’habillement par an. L’industrie de la mode avale 93 000 milliards de litres d’eau chaque année.

Voici quelques-uns, seulement, des chiffres énoncés par le New Scientist pour établir ce constat : la mode rapide et bon marché, ou fast fashion, a explosé au cours des trente dernières années. Mais le succès économique de ce modèle a un coût, et il est énorme. L’industrie de la mode est devenue l’une des plus dommageables pour la planète.

Elle consomme des ressources, paie mal ses ouvriers, participe au dérèglement climatique, pollue les océans souillés par ses fibres, sans parler des produits chimiques auxquels elle fait appel. Et les velléités de recyclage sont loin d’être à la hauteur. À l’heure actuelle, “seulement 1 % des déchets textiles dans le monde sont transformés en vêtements”, écrit l’hebdomadaire, qui consacre la une de son édition datée du 4 juin à l’impact environnemental de cette industrie.

Des signes d’optimisme

Néanmoins, loin du greenwashing de certaines marques, il existe une réelle volonté de faire mieux, constate le magazine britannique. Certaines entreprises se lancent dans la mise au point de techniques de recyclage plus efficaces, avec pour objectif de mettre en place une économie réellement circulaire. D’autres réfléchissent à des moyens innovants de transformer la filière. Kirsi Niinimäki, chercheuse spécialisée dans le textile et la mode à l’université Aalto, en Finlande, déclare :

“Le recyclage, la location et la réparation de vêtements, les normes de qualité, la collecte et la revente de vieux habits, la fabrication de nouvelles pièces à partir de vêtements usés… Toutes ces initiatives laissent espérer l’avènement d’une mode plus durable. Bien sûr, la tâche est colossale, mais je suis optimiste.”

Courrier International