Le projet intitulé « The Carbon Looper » repose sur la création de vêtements en coton traités avec une solution contenant des amines et qui permettent à la surface du tissu de capturer le dioxyde de carbone présent dans l’air ambiant. Le CO2 peut ensuite être libéré du tissu en étant chauffé à 30-40 degrés, dans une serre par exemple, mais il peut aussi être naturellement absorbé par les plantes lors de la photosynthèse.
La technologie s’inscrit dans le programme The Planet First – initié par les deux entités – et est actuellement testée à Stockholm, par le personnel du restaurant de Fotografiska. Toutefois, la Fondation H&M ne précise pas quand, et si, l’innovation sera proposée à plus grande échelle.
Une technologie pour inspirer l’industrie de la mode
La création de ces vêtements innovants est, pour le moment, un moyen d’inspirer l’industrie de la mode, comme l’indique dans un communiqué Christiane Dolva, à la tête de la stratégie Strategy de la Fondation H&M. « Notre programme Planet First avec HKRITA est un parfait exemple de la manière dont nous inspirons le changement à l’échelle du secteur en partageant ouvertement des preuves de concept. Nous n’avons pas le temps pour le traditionnel et la lenteur, c’est pourquoi nous ne visons pas la perfection, mais cherchons à faire sortir le plus rapidement possible du laboratoire des solutions pour qu’elles soient testées et améliorées, pour inspirer les autres et ainsi inciter à des collaborations qui pourraient finalement conduire à une application à l’échelle. »
Edwin Keh, directeur général de HKRITA déclare : « Tout ce que nous faisons en laboratoire n’est utile qu’une fois sorti du laboratoire. Le Carbon Looper fait partie d’une série de projets sur lesquels nous avons travaillé afin de voir si nous pouvons atteindre la neutralité carbone pour l’industrie du textile, de l’habillement et de la mode. Nous allons suivre ce test à Fotografiska pour voir comment nous pouvons améliorer la technologie et développer d’autres utilisations. »
Le sujet du rejet de dioxyde de carbone (CO2) est central dans le réchauffement climatique. Pour cette raison – et grâce aux Accords de Paris – un certain nombre de marques de mode ont indiqué ces dernières années viser un objectif de neutralité carbone. Toutefois, plusieurs d’entre elles procèdent à une stratégie de compensation carbone dont l’efficacité est critiquable et qui doit être régularisée. Comme l’indiquait le groupe LVMH dans un communiqué publié en décembre 2020, pour être efficace, « le recours à la compensation carbone doit reposer sur une alliance entre l’objectif d’une neutralité planétaire et celui d’une neutralité d’entreprise ».