La consultation citoyenne de la mode durable présente ses résultats #131

11/02/2021

La consultation citoyenne de la mode durable présente ses résultats. Plus de 100 000 Français ont soumis leurs idées autour de la seconde main, la relocalisation ou la fin des «polybags», ces plastiques qui protègent plus de 4 milliards d’articles de mode. Autant de pistes pour régénérer un secteur qui a vécu une année noire en 2020.

Plus de 100 000 Français ont soumis leurs idées autour de la seconde main, la relocalisation ou la fin des «polybags», ces plastiques qui protègent plus de 4 milliards d’articles de mode. Autant de pistes pour régénérer un secteur qui a vécu une année noire en 2020.

Jeudi, le collectif Paris Good Fashion révélait les résultats de la consultation sur la mode responsable lancée en septembre. Premier enseignement: le sujet intéresse les Français qui ont été plus de 100 000 à y participer. On retrouve en tête de leurs préoccupations et de leur intérêt, le recyclage et le seconde main, la traçabilité des matières, le Made in France ou encore la question des emballages.

Face aux accusations de pollution et de surproduction, la mode a entamé sa mue «écoresponsable» il y a deux ans. En France, la filière dont le chiffre d’affaires direct était de 154 milliards d’euros en 2019, subit la crise du Covid de plein fouet. Selon l’Institut français de la mode, l’absence des touristes étrangers (et malgré une hausse des ventes en ligne de 42 %), aurait ainsi fait chuter le chiffre d’affaires de 55%! Ce qui pourrait entraîner une perte de 30 000 à 40 000 emplois sur le territoire national sur les plus de 600 000 emplois directs liés à la mode. Or la seconde main est l’un des rares leviers de croissance envisagés dans la décennie à venir. L’argument d’une mode responsable et durable est ainsi au cœur des modèles économiques. D’autant que si ce type d’initiatives demandent un investissement compliqué en temps de Covid, il serait encore plus coûteux d’attendre, notamment pour regagner la confiance des consommateurs.

Au-delà des propositions des citoyens retenues par cette consultation, les marques impliquées dans le collectif ont réagi à travers des engagements intéressants. Parmi ceux-ci, le projet en lien avec la ville de Paris du recyclage des cintres et des fameux polybags, ces emballages en plastique qui protègent un vêtement individuellement (soit 4 milliards d’articles). Également l’action d’Etam, «Petit geste, joli soutien», lancée le 2 mars prochain qui vise à collecter des soutiens-gorge déjà portés dans 350 magasins de l’enseigne. Ils seront triés, puis recyclés pour les parties du produit usées ou donnés à des associations pour celles encore en bon état. La marque Bocage dans le giron du groupe Éram a lancé ses souliers reconditionnés «Comme Neuves» en magasin et en ligne. La Redoute a inauguré il y a un mois sa plateforme de revente entre consommateurs «La Reboucle» où sont déjà allés plus de 400 000 clients.

Le groupe Galeries Lafayette déjà largement impliqué dans une démarche de mode durable et responsable, annonce entre autres, qu’il compte donner leur chance d’ici 2024 à 200 marques dont plus de 50% de la fabrication est réalisée en France (soit des contraintes de relocalisation bien plus fortes que le made in France classique).

Pour Vestiaire Collective, pionnier de la seconde main, le nouvel enjeu réside dans le transport, la plateforme étant mondiale. Il s’agit donc aujourd’hui de sensibiliser les usagers du site aux produits disponibles les plus proches de chez eux, dans une démarche de circuit court.

D’autres projets sont en cours, suivis par de plus en plus de citoyens français.

 

Source : Figaro