Baptisée « D(R)YE Factory for the Future », le consortium pourrait déjà se prévaloir du soutien d’acteurs-clefs de la filière, parmi lesquels Adidas, Kering, Arvind Limited, PVH Corp ou encore Welspun India. A ceux-ci s’ajoutent huit acteurs de l’innovation liés au secteur: Alchemie Technologies, Deven Supercriticals, eCO2Dye, GRINP, Indigo Mill Designs, Imogo, MTIX and Stony Creek Colors. Le consortium vise à avoir un impact sur les industries du coton, du polyester, du denim, de la laine et des mélanges.
« Le traitement des textiles est le plus grand contributeur aux émissions de carbone dans la chaîne d’approvisionnement », explique Katrin Ley, la directrice générale de Fashion for Good. « Et le passage à un traitement principalement sec est crucial pour le chemin vers le zéro net. Étant donné l’interdépendance des étapes du traitement, une évaluation autonome des solutions n’est pas suffisante. En validant une combinaison de technologies, nous pouvons libérer tout le potentiel de ces solutions. C’est pourquoi ce projet est si important ».
Solutions alternatives aux bains de teinture
Dans le viseur de l’opération se trouvent les bains de teinture et de dispositifs de finition, qui généreraient 52% des émissions de CO2 du processus de fabrication. A ceci s’ajoute la large quantité de produits polluants libérés souvent peu, pas, ou mal retraités par la suite. Parmi les solutions avancées par Fashion for Goods se trouvent l’utilisation de traitements via plasmas et lasers, des sprays colorants, le recours au dioxyde de carbone supercritique, ou le Foam Dying (teinture en mousse).
Le basculement vers ces solutions permettrait de réduire de 79 à 89% les émissions générées par la production des matières (entre filature et assemblage des pièces). Sur le front de la consommation d’eau, ces dispositifs permettraient de réduire de 83 à 95% les quantités consommées. « L’opportunité d’accélérer cette réduction d’impact, dans cette étape particulière de fabrication, réside dans les solutions disruptives fournies par les innovateurs participants, et d’autres qui émergent dans cet espace », pointe Fashion for Good. « Par rapport aux solutions conventionnelles, ces technologies utilisent peu d’eau, sont exemptes d’effluents, réduisent la quantité de consommables et, par conséquent, consomment moins d’énergie ».
Résumé dans un dossier dédié, ces différentes alternatives proposées par Fashion for Goods feront à terme l’objet d’un dossier faisant état des enseignements-clefs liés aux mises en application. Pour l’heure le rapport “Unlocking the Trillion-Dollar Fashion Decarbonisation Opportunity”, réalisé avec l’Apparel Impact Institute, propose une liste de leviers durables potentiels liés à l’ensemble des étapes de fabrication de la filière du textile-habillement.