COP26 : Les leaders de la mode responsable demandent le soutien des gouvernements #270

03/11/2021

Alors que la conférence des Nations Unies sur le changement climatique débute aujourd’hui à Glasgow, le débat sur la durabilité suscite un élan mondial. Pour les entreprises de l’industrie textile, c’est l’occasion de se mettre en avant auprès des leaders mondiaux et de faire pression pour obtenir un soutien gouvernemental favorable à la transition zéro-carbone et circulaire de l’industrie.

Événement suivi de près par le monde entier, la COP26 offre l’occasion aux marques de sensibiliser les citoyens à l’urgence climatique et aux efforts déployés par les entreprises pour réduire leur empreinte écologique.

Selon Edzard van der Wyck, directeur général de la marque de tricots durables Sheep Inc, « Notre plus grand défi, c’est de parvenir à communiquer de manière accessible sur l’immensité du problème qui nous occupe. La mode peut jouer un rôle déterminant d’éducation. […] ».

« Pour les professionnels de la mode, le COP est l’occasion idéale pour informer leurs clients de leurs efforts en matière de climat, des matériaux qu’ils utilisent et de leur impact sur l’environnement et les individus, mais aussi de partager leurs connaissances au sens large », a déclaré Cecilie Thorsmark, directrice générale de la Copenhagen Fashion Week

Mais au-delà de communication et de sensibilisation, ce dont le secteur a réellement besoin, c’est avant tout de reconnaissance et de législation.

« L’industrie de la mode est un secteur intéressant car il englobe tout. […] Il serait donc merveilleux que la mode soit enfin prise en compte dans l’agenda politique une fois pour toutes », a déclaré Livia Firth, dont le cabinet de conseil en développement durable Eco-Age a cosigné une lettre ouverte demandant l’attention des dirigeants mondiaux. La lettre – qui a également été signée par Fashion Roundtable, Fashion Revolution et le Center for Sustainable Fashion – rappelle que « si la mode était un État-nation, elle se classerait au septième rang des économies ».

Mais selon Livia, malgré sa taille et son impact, le secteur de la mode est « l’un des moins légiférés de tous ». Parmi les points soulevés dans la lettre, citons « l’action collective pour parvenir à des émissions nettes nulles au plus tard en 2050 », la responsabilisation des entreprises vis-à-vis de leurs chaînes d’approvisionnement, le soutien des initiatives éducatives autour de la fabrication et de la réparation des vêtements, et le soutien des modèles d’entreprise circulaires.

Selon Livia Firth, la globalisation du Green Deal et du plan économie-circulaire de l’Union européenne serait un bon point de départ. Il est également crucial d’examiner les liens entre le changement climatique et l’injustice sociale. […]

Ses pensées ont été reprises par d’autres défenseurs de la cause dans l’industrie, qui attendent de la COP26 qu’elle introduise une législation solide et des pénalités financières pour ceux qui profitent de la surproduction et de la main-d’Å“uvre bon marché.

« Nous avons besoin d’une action décisive qui montre un plan clair pour améliorer l’une des industries les plus polluantes. La conférence doit déboucher sur une législation qui soit appliquée immédiatement, avec des sanctions sévères pour ceux qui ne la respectent pas. Il ne peut plus y avoir d’excuses ou de vagues feuilles de route qui promettent des objectifs sans plan clair sur la manière d’y parvenir. Le temps des discussions et des débats sans fin est révolu », a déclaré M. van der Wyck, ajoutant que les entreprises durables sont celles qui doivent payer le prix fort pour une production éthique. « En attendant, ceux qui fabriquent des vêtements jetables bon marché au prix d’un énorme coût environnemental peuvent continuer à faire des affaires comme si de rien n’était. L’essentiel est qu’il faut imposer d’énormes pénalités financières à ceux qui continuent à endommager la planète. » […]

Le 8 novembre, la Charte de l’industrie de la mode pour l’action climatique de l’ONU organisera un événement au cours duquel les marques offriront des mises à jour sur leurs objectifs de réduction des émissions de carbone, présentés pour la première fois à la COP24 en 2018.

 

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