Comment les marques de vêtements peuvent-elles résoudre un problème comme celui de deadstock ? #353

10/03/2022

Un nombre croissant de marques de niche réussissent à réutiliser leurs vêtements, mais de nombreuses grandes entreprises de l’habillement n’ont encore pas adopté de meilleures pratiques pour gérer leurs énormes volumes de marchandises invendues. Heureusement, une nouvelle sous-industrie de partenaires de l’upcycling se met en place pour « réimaginer » ces stocks.

Alors que les effets néfastes de la fast fashion continuent d’être documentés et quantifiés, les fabricants, les détaillants et les marques de mode réagissent en améliorant leurs pratiques dans des domaines tels que l’approvisionnement en matières premières, l’utilisation de l’eau, de l’énergie, la pollution environnementale ou encore les droits humains..

Ces progrès sont souvent mis en avant dans les campagnes de communication des marques et dans leurs rapports RSE, car les consommateurs, les investisseurs et les organismes de réglementation exigent des entreprises qu’elles rendent davantage de comptes sur la réduction des impacts environnementaux et l’amélioration de la responsabilité sociale dans le processus de fabrication. Bien que des progrès aient été réalisés et qu’il faille s’en féliciter – si tenté que les actions réalisés soient réellement durables et ne constituent pas un « blanchiment écologique » – ces efforts de durabilité se sont principalement concentrés sur l’amont du processus de fabrication des vêtements et sur la chaîne d’approvisionnement.

Malheureusement, on accorde beaucoup moins d’attention au cycle de vie complet de ces produits.

L’industrie de l’habillement produit des millions de tonnes de stocks d’invendus chaque année. Pourtant, peu d’actions ont été mises en place pour gérer de manière responsable ces stocks excédentaires. Ces derniers sont souvent alimentés par des achats excessifs, des erreurs de spécification de fabrication ou encore des erreurs d’impression. Au niveau de la vente, ces stocks s’accumulent en raison des retours des clients, des marchandises endommagées/salies, des séries de tailles mal gérées/des pièces uniques, etc. Bien qu’ils constituent un défi global pour l’industrie, il n’existe encore que peu de solutions à grande échelle.

Contrairement à d’autres secteurs, les ressources et les efforts nécessaires au recyclage des vêtements peuvent être beaucoup plus importants que pour d’autres biens de consommation. La séparation, le traitement et la transformation des déchets de vêtements en nouveaux matériaux, puis leur réutilisation pour fabriquer de nouveaux vêtements, peuvent générer un grand nombre des mêmes effets nocifs que ceux constatés dans le processus de production initial. En outre, le recyclage donne souvent lieu à des matériaux de moindre qualité et de moindre valeur. Par conséquent, une grande partie de la marchandise produite de manière durable qui ne se vend pas finit dans des décharges ou des incinérateurs, ce qui pollue l’environnement. Les estimations montrent que moins de 15 % des vêtements aux États-Unis sont actuellement recyclés.

Il est donc nécessaire que l’industrie adopte le concept d’upcycling comme approche supplémentaire aux pratiques durables existantes.

L’upcycling à grande échelle a le potentiel de créer une approche plus directe, moins nocive et circulaire pour créer de nouvelles marchandises à partir de stocks invendus afin de les remettre sur le marché. Plus les entreprises adopteront l’upcycling, moins elles auront besoin de s’engager dans des pratiques nuisibles inhérentes au processus de fabrication et à la chaîne d’approvisionnement.

Contrairement aux méthodes de recyclage ou de récupération, l’upcycling n’utilise pratiquement pas d’énergie ni d’eau, a un impact environnemental très faible et ne diminue pas la qualité ou la valeur de la marchandise. En fait, en utilisant des approches créatives pour transformer ces stocks en nouveaux produits, les marques de mode peuvent concevoir des produits uniques à partir de matériaux existants qui sont plus attrayants pour les consommateurs soucieux de l’environnement d’aujourd’hui et ont une valeur plus élevée que les vêtements originaux à partir desquels ils ont été fabriqués.

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