A quoi ressemble l'avenir de la fashion tech dans la capitale mondiale de la mode #381

28/04/2022

Le paysage traditionnel de la mode parisienne est-il prêt à laisser la place aux startups de la fashion tech ?

Une promenade sur les Champs-Élysées ou dans la rue de Rivoli, le long des vitrines brillantes et des foulards en soie soigneusement rangés, encadrés par des immeubles haussmanniens, suffit à rappeler à quiconque que Paris est la capitale mondiale de la mode.

Connue pour ses ateliers de mode et sa culture de la haute couture, la ville abrite quelques-uns des plus grands noms de l’industrie de la mode comme Louis Vuitton, Chanel et Balmain.

Aujourd’hui, certaines de ces mêmes maisons prennent part à l’un des plus grands changements auxquels la mode a été confrontée depuis des décennies : la révolution de la fashion tech. Et cela n’est pas passé inaperçu auprès des écoles de mode de la ville, qui ont commencé à intégrer l’enseignement des startups et des fashion tech dans leurs programmes.

« Cela va-t-il changer le secteur ? Oui, j’en suis convaincu », affirme Thomas Delattre, directeur du Centre d’entrepreneuriat de la mode à l’Institut français de la mode (IFM).

Innovation et incubateurs Fashion Tech

Thomas Delattre n’est pas le seul à guider les futurs entrepreneurs de la mode vers les fashion tech et l’innovation commerciale ; Paris compte désormais une poignée de programmes d’incubation et d’accélération de startups de la mode. L’accélérateur de l’IFM travaille avec des marques émergentes pour les aider à se développer, qu’il s’agisse de renforcer l’identité de la marque, de rationaliser les chaînes d’approvisionnement ou de préparer la présentation aux investisseurs. Cela a bien fonctionné pour des marques de renommée mondiale comme Jacquemus et Vetements, qui ont été suivies par l’accélérateur. Parallèlement, La Caserne, le plus grand accélérateur dédié à la transition de la mode durable en Europe – soutenu par le géant français Impala – collabore avec l’université PSL de Paris. Les étudiants de l’université développent leurs propres projets d’innovation durable et bénéficient d’ateliers et de rencontres avec des acteurs du secteur. L’objectif est de produire des marques écologiquement responsables qui peuvent populariser le concept de mode durable grâce à l’innovation dans les matériaux, la durabilité et l’approvisionnement – comme Loom ou Le Slip Français, deux success stories de La Caserne. Il y a aussi la Maison des Startups LVMH – un programme lancé en 2018 au sein du campus de coworking Station F qui encourage les collaborations entre les startups internationales émergentes dans le monde du luxe et les 70 « Maisons » du groupe d’affaires. Le programme de six mois consiste en des ateliers en ligne, des événements et des collaborations qui visent à moderniser constamment le secteur du luxe. La Maison a donné naissance à des collaborations comme celle entre la marque de montres de luxe Zenith et l’entreprise technologique Orbis, qui a permis à Zenith d’intégrer des éléments de réalité augmentée et d’holographie dans ses stratégies de marketing.

La fashion tech française a encore des progrès à faire

Pour Peter Jeun Ho Tsang, directeur du programme Foundry Incubator de l’Académie internationale de la mode (IFA) à Paris, la France reste toutefois loin derrière ses homologues internationaux en matière de fashion tech et d’innovation. Bien qu’il ait de plus en plus de conversations avec des marques françaises désireuses de tester des innovations et des technologies dans leurs opérations et leurs modèles d’affaires, il constate un obstacle avec les investisseurs et les maisons de luxe qui veulent « que tout soit brillant et parfait immédiatement, ce qui, si nous parlons de startups, d’innovation et de technologies naissantes, est en quelque sorte contre-productif ».Il espère éduquer le marché pour qu’il s’ouvre à ces types de technologies par le biais des étudiants de l’IFA, qui apporteront avec eux l’éducation à la fashion tech et à l’innovation dans leur vie professionnelle. En rendant la fashion tech plus visible, il espère que le secteur attirera davantage de capitaux, d’investisseurs et d’investisseurs providentiels.

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