Chloé prépare le lancement de son outil de mesure de performance sociale #341

23/02/2022

La marque qui appartient au groupe de luxe Richemont, affirme que son outil est le premier du secteur à mesurer l’impact social d’une entreprise, et le rendra disponible à tous en open-source.

« Nous savons que l’impact environnemental de la mode est très élevé, et beaucoup d’entreprises s’y attaquent », a expliqué Aude Vergne, responsable du développement durable chez Chloé, dans une interview accordée au WWD. En tant qu’industrie, cependant, « nous avons parfois laissé un peu de côté l’impact social, alors que l’impact social dans la mode est absolument clé », a-t-elle poursuivi. « Un travailleur sur huit dans le monde travaille dans l’industrie de la mode et de l’habillement ».

Si l’évaluation de l’impact environnemental est désormais courante et largement comprise par les parties prenantes – malgré leurs métriques parfois complexes – rien de semblable n’existait en ce qui concerne l’impact social des marques de mode. Lorsqu’elle a redéfini sa stratégie de durabilité il y a 18 mois, Chloé – qui a obtenu la certification B Corp l’année dernière – a mis en œuvre une nouvelle stratégie, intitulée « Women Forward. Pour un avenir plus juste ». Cette mission est inscrite dans le statut de l’entreprise, et l’a amenée à orienter sa chaîne d’approvisionnement vers davantage d’entreprises éthiques et équitables, notamment dirigées par des femmes.

[…] « Lorsque nous parlons d’impact social, nous avons un système rigide pour mesurer la conformité, mais nous n’avons pas d’outil pour dire que nous avons un impact social positif et que nous sommes capables de changer la vie des gens », a-t-elle déclaré. « Nous avons décidé de créer notre propre outil, un outil que nous partagerons en open source ».

L’outil SP&L (Social Performance & Leverage) est conçu sur le même modèle que les outils EP&L (Environmental Performance & Leverage), il fonctionne autour de six indicateurs : égalité des sexes, salaire vital, diversité et inclusion, formation, bien-être et qualité de l’emploi. Un peu comme les notations environnementales, il tiendra compte des différentes « portées » des opérations – non seulement l’empreinte directe d’une entreprise, mais aussi celle des fournisseurs en amont, ainsi que les opérations en aval, comme la livraison des boutiques.

L’outil, développé en collaboration avec des étudiants de l’Institut Français de Mode et du Conservatoire National des Arts et Métiers, est destiné à aider les marques à prendre des décisions en matière de stratégie d’approvisionnement et de conception de produits. Ses paramètres sont basés sur les rapports publiés par le Forum économique mondial et l’International Business Council.

Les éléments associés à la qualité de l’emploi – notamment l’ancienneté, la progression salariale, la promotion et la rotation du personnel, ainsi que les compétences non techniques comme l’écoute et le travail en groupe – ont été définis sur la base des travaux de l’économiste français Philippe Aghion, fils du fondateur de la maison, Gaby Aghion.

[…] La méthodologie est en cours de validation par PricewaterhouseCoopers avant un processus de consultation à l’échelle du secteur où elle sera pilotée et affinée si nécessaire.

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