« On connait encore mal ces laines françaises, or il est important de savoir les comprendre pour pouvoir les transformer, et déterminer le niveau de qualité que l’on peut en attendre », explique Pascal Gautrand, délégué général de Tricolor. « Le plan de structuration de filière nécessite de démontrer que l’on apporte une vraie valeur ajoutée. D’où des actions d’analyse de nos laines pour mieux connaitre notre gisement lainier ».
A ce jour, seules 4% de matières premières naturelles, écoresponsables et biodégradables, sont transformées sur le territoire français. Pas moins de 80% des matériaux seraient exportés « en suin » (non-lavé) en vue d’être lavés et transformés ailleurs. L’objectif est donc d’offrir aux éleveurs un autre débouché en transformant localement, d’ici à 2024, quelque 24% des laines issues des élevages ovins. Des transactions qui, via un système de licence qui pourrait s’établir à 3% des montants, permettraient à terme de financer les actions menées par Tricolor.
Derrière cette cartographie quantitative et qualitative des gisements français, un travail est actuellement mené afin d’identifier quelles utilisations et quels mélanges peuvent offrir les meilleurs débouchés pour la laine française. L’UITH Nord (Union des industries textile-habillement) travaille notamment au développement d’un fil peigné 100% laine, mais également sur un mélange polyamide biodégradable produit en France.
Mais la filière sera également bien visible du 15 décembre au 18 avril 2022 au travers d’une exposition organisée aux Archives Nationales (Paris IIIe). Baptisée « La Guerre des Moutons », celle-ci reviendra sur la montée en puissance de la laine mérinos en France et dans le monde depuis 1786. Une exposition qui marquera donc le terme d’une année riche en défis pour les différents acteurs de la filière.