Les freins à une relocalisation sont cependant identifiés : tout d’abord le prix du made in France, qui reste le premier facteur d’arbitrage. Les professionnels du secteur recommandent donc de faire de la pédagogie tout en travaillant sur les coûts. Expliquer la différence de prix aux consommateurs comme aux donneurs d’ordres, mais réduire cette différence avec d’autres pays de confection en se basant sur les coûts réels de la production délocalisée. Et encore centrer la relocalisation en France sur des commandes plus limitées, développer la production à la demande.
Les obstacles connus à la relocalisation peuvent être contournés par une transformation de la chaîne de valeur
Si le tournant de la « mode durable » peut sembler une opportunité pour les créateurs et les fabricants, ce n’est qu’à certaines conditions, pointe le rapport du CSF. Soit, valeur ajoutée française oblige, promouvoir un modèle exigeant de responsabilité sociale, (diminution de l’impact carbone, durabilité des produits, démarches innovantes de production, valorisant notamment les matières naturelles, comme le lin et – ou recyclées).
Il s’agit aussi, une demande récurrente des fabricants, de renforcer le partenariat entre donneurs d’ordres et fabricants pour répondre au mieux au besoin de flexibilité des premiers et à celui de visibilité sur les commandes des seconds.
Enfin, le besoin d’un soutien de la puissance publique est nécessaire pour favoriser les conditions d’une relocalisation partielle. Via, par exemple, les programmes d’investissements d’avenir (PIA) et le plan France Relance. En complément le rapport préconise notamment de travailler sur l’exemplarité dans la commande publique, avec des clauses plus strictes sur la RSE, le soutien aux projets innovants d’industrialisation des filières de tri et de recyclage des déchets textiles, et à la formation.