Les régulateurs européens ont déclaré la guerre à la « fast fashion », incitant à repenser la culture du jetable qui a dominé l’industrie de l’habillement au XXIe siècle et promettant de remanier les chaînes d’approvisionnement en vêtements qui s’étendent jusqu’en Asie.
Les règles proposées par l’UE obligeraient les entreprises à revoir la conception de leurs vêtements pour répondre à une longue liste de critères allant de la durée de vie d’un vêtement à la quantité de fil recyclé qu’il contient.
L’objectif est de réduire l’impact environnemental de l’industrie en augmentant la durabilité. Cette initiative pourrait sonner le glas des fibres synthétiques de mauvaise qualité, des coutures bâclées et autres raccourcis de production, ainsi que des vêtements qui se désagrègent au lavage. En d’autres termes, le déclin des vêtements rapides, bon marché et produits en série.
« L’impact sur l’environnement n’est pas directement visible. Il est accumulé par un millier – ou un million, un milliard de personnes », a déclaré Nguyen Hong Quan, directeur de l’Institut pour le développement de l’économie circulaire à l’université nationale du Viêt Nam. Il espère que les règles de l’UE permettront de remplacer le commerce de gros volumes de la mode rapide par un modèle de production qui maintient la circulation des ressources par la réutilisation. « On peut fabriquer quelque chose [de] beau à partir de matériaux recyclés ».
Ces dernières années, l’UE a tenté d’utiliser son poids en tant que grand marché pour faire avancer de nombreux objectifs écologiques, de la taxe carbone à la frontière à la responsabilité élargie du producteur pour les déchets électroniques et plastiques. Sa stratégie en matière de textiles, que la Commission européenne (CE) a présentée à une commission parlementaire le 17 mai, est la dernière en date de ces efforts.
Dans son document stratégique, la CE a déclaré qu’elle introduirait des règles pour lutter contre « la surproduction et la surconsommation de vêtements ». Elle vise une industrie qui a été abondamment critiquée pour la pollution qu’elle engendre dans les décharges et dans l’air, grâce aux gaz à effet de serre émis lors de la fabrication des vêtements finis et du polyester.
Le terme « fast fashion » désigne une industrie moderne de vêtements jetables construite autour de l’évolution rapide des goûts des consommateurs. Elle est soutenue à la fois par les fashionistas, qui sont prêtes à porter un achat une seule fois, et par les fabricants qui s’appuient sur des matériaux et une main-d’œuvre à faible coût pour une rotation rapide avant que la prochaine tendance ne s’enflamme.
➔ Lire l’article complet sur Financial Times